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Théâtre national de la danse de Chaillot. 22-IX-21. Jann Gallois : Ineffable. Chorégraphie, scénographie, costumes et interprétation : Jann Gallois. Son : Julien David aka « Léo ». Lumières : Cyril Mulon. Regard complice : Frédéric Le Van. Réalisation décors : Nicolas Picot et Cédric Bach – CEN Construction
Jann Gallois se livre dans son solo Ineffable au Théâtre national de la danse de Chaillot. Une plongée intime dans la musique orientale, qu'elle interprète elle-même en partie sur scène.
L'exercice du solo est périlleux. Il faut avoir un univers très fort ou un concept très original pour réussir à captiver, seule en scène, pendant plus d'une heure. Musicienne de formation, la chorégraphe Jann Gallois commence le sien en enregistrant des samples, qu'elle obtient en jouant elle-même des instruments présents sur le praticable en fond de plateau, puis en les mixant en direct. Devenue compositrice de sa propre bande-son, elle s'abandonne ensuite à la danse dans un solo par instants envoûtant, puisant aux racines des philosophies et spiritualités orientales dont elle se sent proche et qu'elle avait déjà abordées dans Samsara.
Son apparente simplicité est une affirmation de soi. Cheveux courts, chemisier blanc et pantalon de toile beige, la jeune femme sans apprêts dégage un charme évident. Celui-ci contraste avec l'extrême maîtrise dont elle fait preuve en jouant de multiples instruments orientaux, à commencer par un imposant tambour japonais. Le son enveloppe la scène et bientôt toute la salle. Les basses résonnent avec régularité. Le dialogue s'installe entre la musicienne et la danseuse, deux facettes d'une même personnalité.
C'est d'ailleurs ce qui déroute un peu dans ce solo désarmant. Jann Gallois ne semble pas vouloir choisir entre la forme concert et le solo dansé. Elle fait sans cesse le va-et-vient entre le praticable où se perchent les instruments et le plateau en contrebas, baigné d'une douche lumineuse. Les séquences dansées s'enchaînent, proposant une grande diversité d'inspirations, mais elle revient dans son final à l'estrade, faisant une dernière fois face aux instruments.
Malgré la sincérité de son engagement, la force intérieure qui émane de la danseuse, on reste parfois au bord de son univers musical et chorégraphique, dont la structure nous échappe encore. C'est d'autant plus surprenant qu'elle nous avait habitué dans ses dernières pièces de groupe comme Reverse ou Quintette à un cadre strict et à un concept immédiatement identifiable.
Crédits photographiques © Gaelle Astier Perret
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Théâtre national de la danse de Chaillot. 22-IX-21. Jann Gallois : Ineffable. Chorégraphie, scénographie, costumes et interprétation : Jann Gallois. Son : Julien David aka « Léo ». Lumières : Cyril Mulon. Regard complice : Frédéric Le Van. Réalisation décors : Nicolas Picot et Cédric Bach – CEN Construction