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Concert d’ouverture enflammé de l’ONF et Cristian Măcelaru avec Daniel Lozakovich

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Paris. Maison de la Radio ; Auditorium. 10-X-2021. Olivier Messiaen (1908-1992) : Les Offrandes oubliées. Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Concerto pour violon et orchestre n° 3 en si mineur op. 61. Henri Dutilleux (1916-2013) : Mystère de l’instant. Maurice Ravel (1875-1937) : Daphnis et Chloé, suite n° 2. Daniel Lozakovich, violon ; Orchestre National de France, direction : Cristian Măcelaru

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Dans la droite ligne des orientations énoncées dès son début de mandat à la direction musicale de l', ouvre cette nouvelle saison par un programme intégralement français, où le Concerto pour violon n° 3 de Saint-Saëns avec le prodige s'accorde aux couleurs de Messiaen, Dutilleux et Ravel.

 

Pour leur second concert d'ouverture à l'Auditorium de Radio France, l' et confirment la prédominance donnée au répertoire français, avec un habile mélange d'ouvrages romantiques et modernes porté par une complicité de plus en plus évidente entre l'ensemble et le chef.

Les Offrandes oubliées de Messiaen ouvrent le programme et déploient des couleurs plus affirmées qu'auparavant avec ce chef. Car s'il a toujours eu la notion de coloris dans sa direction, la saison passée montrait encore que Măcelaru allait les puiser dans la tradition de l'Est, tandis qu'il semble maintenant les tirer directement de la tradition française d'une formation qui a en plus, ce soir, gagné en matière, sans pour autant s'alourdir. La première pièce symphonique de Messiaen, de 1931, débute donc dans la dévotion des cordes pour évoquer La Croix. Puis Le Péché les entraine dans une course aux attaquent bien marquées, mettant aussi en avant les cuivres dont l'excellente première trompette. L'Eucharistie clôt l'œuvre par une longue lamentation des violons.

Un court changement de plateau permet de créer un espace pour le jeune et déjà génial qui aborde le Concerto pour violon n° 3 de Saint-Saëns avec toute la sonorité de son école, donc par des graves très marqués sur la corde de sol. Puis il s'épanche sur la partition avec une déconcertante facilité. Très agile à l'Allegro non troppo et au finale, Lozakovich devient passionnant à l'Andantino quasi allegretto, dans lequel il échange avec des bois d'une égale magnificence, à commencer par le hautbois de Mathilde Lebert et la flûte de Joséphine Poncelin. Le bis, Recitativo und Scherzo, op. 6 de , étale toute la dextérité et toute la palette de jeu de l'artiste, aussi souple à l'archet que dans des pizzicati de la main gauche d'une rare justesse.

Le chef rentre après l'entracte devant une formation réduite, pour un Mystère de l'Instant de Dutilleux très intelligemment relié par ce programme à la pièce de Messiaen. A la fois moderne par la forme et classique par le matériau musical, la partition pour cordes, cymbalum et percussions dédiée à Paul Sacher ramène à la verticalité déjà présente dans la religiosité de celle de son aîné de huit ans. entretenue par le chef grâce à une tenue serrée des cordes, sans pour autant jamais déséquilibrer les percussions ni la clarté du cymbalum.

Il retrouve un au grand complet pour délivrer une Suite n° 2 du Daphnis et Chloé de Ravel, passionnante du Lever du jour à la Danse générale, où en plus de cordes et de cuivres parfaitement préparés et réactifs, le chef déploie les mille couleurs du célesta, des harpes et des bois (flûte solo, piccolo, hautbois, bassons et cor anglais sans oublier les quatre clarinettes, dont la basse et surtout la première de Carlos Ferreira). D'un geste ample toujours mesuré, Măcelaru exalte la dernière pièce d'un programme qu'il doit ensuite emmener quelque peu modifié pour deux soirs en tournée dans sa patrie, au Festival Enescu, et pour lequel il a prévu un bis de haute volée, avec une véhémente Bacchanale de Samson et Dalila !

Crédits photographiques : ONF-Lozakovich-©-Christophe-Abramowitz

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