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Le Festival de La Chaise-Dieu met les Accents sur un trésor sacré de Scarlatti

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La Chaise-Dieu. Abbatiale Saint-Robert. Festival de la Chaise-Dieu. 21-VIII-2021 – Trésor sacré de Scarlatti. Alessandro Scarlatti (1660-1725) : San Filippo Neri. Anicio Zorzi Giustiniani, téno. Blandine Staskiewicz, soprano. Paul-Antoine Bénos-Djian, contreténor . Anthéa Pichanick, contralto .Ensemble Les Accents : Thibault Noally, violon & direction

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et son ensemble , en résidence depuis mars, mettent à l'honneur avec son oratorio San Filippo Neri  lors de l'édition 2021 du Festival de la Chaise-Dieu.

En 2019, Thibault Noally et son ensemble Les Accents nous avaient fait découvrir l'oratorio Il Martirio di Santa Teodosia. Cette année, ils proposent San Filippo Neri, une œuvre plus calme, plus sereine, autour du saint florentin, Philippe Neri, surnommé « Le Saint de la joie », en dialogue avec la Charité, la Foi et l'Espérance. Scarlatti a composé cet oratorio sur un livret du cardinal Pietro Ottoboni, œuvre créée le 29 mars 1705 à Rome. Composé de vingt-huit arias dont un seul duo et trois trios, il réunit quatre solistes autour d'un petit orchestre. À l'époque, un sermon était prononcé entre les deux parties. À La Chaise-Dieu, c'est l'entracte. Il n'y a pas de partition de la main de Scarlatti. Aussi, a travaillé sur les deux copies existantes pour donner la version de ce soir.

Après la traditionnelle ouverture du concert à l'orgue, dirige l'introduction depuis son violon. Dès le premier récitatif, , San Filippo, est très convaincant et son timbre sonne bien dans l'acoustique de l'abbatiale. , la Charité, chante le calme, la bonté : « Ne crains plus rien : espère et aie foi en moi. Ton chemin est le ciel ». Puis l'Espérance, chantée par la contralto Anthéa Pichanick, affirme la sûreté de son action, bien soutenue par le tempo énergique de l'ensemble. Plus loin, San Filippo est perdu : » Je te cherche à chaque instant, O Jesus, mais je ne te trouve jamais ». est trop dans le texte et pas assez… perdu.

Anthéa Pichanick incarne complètement son personnage, l'Espérance, parfois directive, parfois accompagnante : « Entends avec quels cris, les malades évanouis cherchent ton appui ». La voix de la contralto sait être puissante, son timbre passe parfaitement et son articulation est telle que les paroles en italien sont tout à fait compréhensibles malgré la dimension de l'abbatiale. Enfin, la première partie de l'oratorio se termine avec les belles vocalises de et la virtuosité de la trompette d'Emmanuel Mûre.

La seconde partie de San Filippo Neri débute avec la voix puissante de , La Charité : « Laisse la croix de ton Dieu stimuler tes désirs de gloire et de vaillance ». Elle laisse de l'espace à l'émotion dans le récitatif suivant : » Les épines et les clous (…) ont été décrétés par amour pour me faire souffrir pour ta rédemption ». , La Foi, se sert bien du texte pour animer la musique de Scarlatti : « Ces épines (…) apportent le salut à ceux qui ont joyeusement combattu à tes côtés ». On retrouve le contreténor dans un superbe récitatif où sa diction colle au texte. Il raconte l'Italie, ses régions et sa place dans l'Histoire. Sans aucun doute, sa meilleure intervention. Un magnifique trio réunit la Charité, la Foi et l'Espérance : « Brûle donc, amant heureux ! La récompense est déjà proche ». Et on retrouve, au final, la trompette remarquable et remarquée d'Emmanuel Mûre qui dialogue avec Blandine Staskiewicz , La Charité : » Le monde furieux fera sonner la guerre (…) mais la clémence assise sur son trône montrera le chemin de la paix ».

Si l'oratorio San Filippo Neri n'est pas très animé en soi, Thibault Noally a su à la fois rester dans la conversation des quatre personnages et profiter de certains passages de la partition pour faire vibrer l'ensemble de la formation. Le résultat est salué avec enthousiasme par le public du Festival.

Crédits photographiques : © Jean-Noël Démard ; Blandine Staskiewicz © Bertrand Pichène

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