Entropie à Chaillot : en équilibre

Le chorégraphe et danseur guadeloupéen Léo Lérus présente son ballet Entropie, dans un dialogue entre danses traditionnelles caribéennes et langage contemporain issu de ses apprentissages auprès d'Ohad Naharin et de Sharon Eyal, entre autres.

Les quatre danseurs sont disposés en carré, éblouis par une lumière éclatante, dans laquelle chacun laisse sa place à l'autre pour se synchroniser dans des mouvements d'ensemble alternativement fluides puis saccadés. Pour accompagner les danseurs, un dispositif sonore est capté à partir de leurs mouvements, chacun étant caractérisé par un son spécifique et personnifié, où l'intensité du volume accompagne la puissance du geste.

Dos au public, les danseurs suivent une mécanisation rythmique qui s'étoffe progressivement pour laisser finalement place à l'unisson. La rapidité de la musique aidant, les mouvements, au début pesés et denses, deviennent progressivement plus légers, fluides.

Un intermède plus individuel permet à chacun des quatre danseurs de faire montre de ses capacités dans une sorte de battle, très courte, mais qui détonne avec la relative neutralité du début de la pièce. Puis des aménagements de lumière permettent la projection des ombres des danseurs en diffractant la lumière dans les couleurs essentielles pour finalement diviser la scène en un ensemble de carrés blancs, créant une frontière entre les artistes qu'ils s'autorisent parfois à dépasser.

L'idée de l'entropie étant de mesurer le degré de désordre d'un système, le développement de cette recherche en danse dans une pièce chorégraphiée prenante et souvent captivante marque durablement le spectateur.

Crédits photographiques : Léo Lérus, Entropie © Théâtre national de Chaillot