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Paris. Auditorium de Radio France. 22-04-2021. Albert Roussel (1869-1937) : Le Festin de l’araignée, fragments symphoniques, op. 17. Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Concerto pour piano n°4 en sol mineur, op. 40. Simon Trpčeski, piano. Sergueï Prokofiev (1981-1953) : Roméo et Juliette, op. 64 ; suite conçue par Cristian Măcelaru. Orchestre national de France, direction musicale : Cristian Măcelaru
Concert enregistré live sans public le 22 avril et diffusé en direct sur France Musique, puis le 27 avril sur Culturebox
Dans l'attente d'une reprise des concerts avec public début juin, le National de France et Cristian Măcelaru jouent des œuvres de Roussel et Prokofiev autour du Concerto n° 4 de Rachmaninov en compagnie du pianiste Simon Trpčeski.
En interview au moment de prendre la direction musicale de l'Orchestre National de France, Cristian Măcelaru avait développé ses idées quant à la mise en avant du répertoire français de la première moitié du XXe, dont Roussel. C'est donc avec grand plaisir que l'on entend à nouveau résonner une œuvre orchestrale de ce compositeur dans les murs de Radio France, grâce aux Fragments symphoniques du Festin de l'Araignée.
Comme lors de ses précédents concerts et finalement dès le premier en tant que directeur musical, le chef roumain colore la musique française à sa façon, sans trop en étaler les aspects symbolistes ou impressionnistes, mais avec une application soignée des pastels. La flûte pourrait être un peu moins fébrile au Prélude, comme le son plus concentré aux cordes, puis l'Entrée des fourmis souffrirait de la comparaison avec Georges Prêtre lorsqu'il dirigeait le même orchestre à Wagram en 1984, mais comme dans les tableaux suivants, cette interprétation a au moins le mérite de ne pas alourdir ni exagérer une partition dont la maîtrise du matériau orchestral n'est plus à démontrer.
Simon Trpčeski entre ensuite pour le Concerto pour piano n°4 de Sergueï Rachmaninov, et cette fois, si le pianiste dont on connaît bien l'enregistrement il y a dix ans avec Vasily Petrenko expose toujours la même maîtrise, l'orchestre se montre franchement en retrait. Dans la veine du Concerto n° 2 joué l'année passée, à ne pas accentuer les particularités de la partition d'orchestre, Măcelaru les lisse et ne parvient alors pas à décupler une œuvre pour laquelle il faut de la finesse, mais aussi de l'élan. Le pianiste se voit donc trop souvent contraint par le tempo mesuré, jusque dans l'Allegro vivace, qu'il semble souvent vouloir dynamiser seul.
Le manque de contrastes est aussi aussi marqué pour la suite de Roméo et Juliette, et si ce n'était pas exactement les mêmes extraits joués en 2015 au Théâtre des Champs-Elysées par Daniele Gatti, puisqu'il s'agit ici d'une mouture du nouveau chef, on ne peut que se souvenir de la prestation du même orchestre bien plus puissant à l'époque. Loin du cataclysme de la Mort de Tybalt six ans plus tôt, le drame peine cette fois à s'exalter, tant dans sa nervosité des Montaigus et Capulets que dans ses accents plus nostalgiques, comme les Adieux ou un Roméo sur la tombe de Juliette finalement peu touchants.
Le programme accorde du temps aux bis, d'abord avec une magnifique Mazurka, op. 17 n°4 de Chopin « dédiée à tous les parents » par Trpčeski, puis en clôture une doucereuse Valse triste de Sibelius.
Crédits photographiques : Simon Trpčeski © Benjamin Ealovega -Kultur Op
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Paris. Auditorium de Radio France. 22-04-2021. Albert Roussel (1869-1937) : Le Festin de l’araignée, fragments symphoniques, op. 17. Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Concerto pour piano n°4 en sol mineur, op. 40. Simon Trpčeski, piano. Sergueï Prokofiev (1981-1953) : Roméo et Juliette, op. 64 ; suite conçue par Cristian Măcelaru. Orchestre national de France, direction musicale : Cristian Măcelaru
Concert enregistré live sans public le 22 avril et diffusé en direct sur France Musique, puis le 27 avril sur Culturebox