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Rennes. Eglise Saint-Germain. 30-III-2021. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Oratorio de Pâques BWV 249 ; Oratorio de l’Ascension BWV 11. Avec : Céline Scheen, soprano ; Paul-Antoine Bénos-Djian, alto ; Zachary Wilder, ténor ; Benoît Arnould, basse. Chœur de chambre Mélisme(s) (chef de chœur : Gildas Pungier. Le Banquet Céleste, direction : Damien Guillon
Concert sans public diffusé en direct sur Culturebox puis en replay sur France TV
Sous la baguette de Damien Guillon, Le Banquet Céleste, en cette période pascale, a choisi d'associer l'Oratorio de Bach BWV 249 à l'Oratorio de l'Ascension BWV 11.
Le premier correspond à un peu plus de quarante minutes de musique, mais son impact peut surprendre par la maîtrise des contrastes de l'écriture, grâce à la Sinfonia d'entrée imposante et allègre au son des trompettes, l'Adagio plaintif avec ses hautbois loquaces, ainsi que les airs virtuoses assurés par le soprano pur et chaleureux de Céline Scheen (« Seele, deine Spezereien ») et le ténor serein de Zachary Wilder (« Sanfte soll mein Todeskummer »). Pour se faire, Johann Sebastian Bach reprend sa Cantate « Entfliet verschwindet, entweichet ihr Sorgen » BWV 249a composée à l'occasion de l'anniversaire du Duc de Saxe, et la retravaille pour l'anniversaire du Gouverneur de Leipzig (BWV 249b). Ces deux versions ne survivront pas au temps à l'inverse de cette troisième version du Maître.
Même si pas moins de quarante artistes interviennent dans cette production, c'est la maîtrise constante de chaque partie de solistes que l'on apprécie particulièrement. L'emploi des instruments d'époque facilite naturellement les difficultés techniques de la partition, offrant une fluidité naturelle, et permettant ainsi à la direction de Damien Guillon d'assurer une souplesse rythmique propre à l'écriture de l'époque, qui déploie ici fréquemment les rythmiques de danse. Les tempi vifs donnent une légèreté vivace, dénotant avec l'image souvent solennelle de l'œuvre du Cantor.
Le chœur de réjouissance conclusif (« Preis und Dank ») éclate enfin au son des charismatiques trompettes. Le chœur de chambre Mélisme(s) sait en déployer toute la force et l'ivresse afin de véhiculer l'importance et la joie de la transfiguration finale du fils de Dieu.
Classée à tort parmi les cantates de Bach en raison de sa brièveté, la partition délicate de l'Oratorio de l'Ascension BWV 11 est délivrée avec une parfaite maîtrise, apportant une solennité et une impression céleste marquantes. Ici, l'Évangéliste chante des récitatifs directement tirés des Saintes Écritures (Évangile de Luc et de Marc, Actes des Apôtres), mais aucune intervention du Christ ni de turbae n'est proposée dans ces trente minutes de musique. Naturellement, ce sera le récitatif accompagné « Ach ja ! so komme bald zurück », porté par l'alto de Paul-Antoine Bénos-Djian et la sonorité des flûtes traversières, qui marquent les esprits, dévoilant un condensé de la science harmonique du Cantor, entre dissonances singulières et chromatismes étonnants. La souplesse du discours fait encore foi dans ce deuxième ouvrage sous la direction de Damien Guillon, qui choisit des tempi aérés pour ce voyage inspiré du corps du Christ vers les cieux.
Crédits photographiques : © Laurent Guizard
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Rennes. Eglise Saint-Germain. 30-III-2021. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Oratorio de Pâques BWV 249 ; Oratorio de l’Ascension BWV 11. Avec : Céline Scheen, soprano ; Paul-Antoine Bénos-Djian, alto ; Zachary Wilder, ténor ; Benoît Arnould, basse. Chœur de chambre Mélisme(s) (chef de chœur : Gildas Pungier. Le Banquet Céleste, direction : Damien Guillon
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