Katerina Andreou lance son Zeppelin Bend à Beaubourg

À l'issue d'une résidence de création, la chorégraphe grecque Katerina Andreou a pu donner les premières représentations de Zeppelin Bend au Centre Georges Pompidou, qui avait déjà accueilli son solo BRSTD en 2019. La captation de ce duo explosif sera diffusée en streaming le 25 février à 19h sur le site Centre Pompidou.

Pour la jeune chorégraphe Katerina Andreou et son interprète Natali Mandila, la création de Zeppelin Bend, soutenu par de nombreux lieux dédiés à la jeune création, n'aura pas été un long fleuve tranquille. Ce spectacle qui aurait dû être présenté en mai dernier a traversé un long parcours avant de voir le jour devant un public de professionnels, ce qui a donné lieu à une captation de qualité, qui précède une grande tournée européenne jusqu'à l'été 2021.

Après deux solos, A kind of fierce et BSTRD, Katerina Andreou présente cette fois un duo insolite, avec Natali Mandila. Ces deux danseuses jumelles au physique androgyne et au genre indifférencié entament ensemble un voyage rythmique et acrobatique original. Dans la première partie de la pièce, c'est un rebond régulier et lancinant qui leur permet d'évoluer tout autour du plateau en blanc. Un praticable et deux cordes lisses forment l'unique décor, prétextes à des montées acrobatiques et à des arrêts contemplatifs.

La partition sonore, concoctée avec le compositeur chilien Cristian Sotomayor, est le troisième protagoniste de cette pièce étrange, physique et conceptuelle. À l'intensité rythmique de la musique électronique au début de la pièce succède l'écho lointain et confus de cris ou de bruits industriels, qui installent un univers parallèle. Dans ce paradis artificiel, une nappe de fumée blanche envahit le plateau, inondant par son effet fugace l'univers indistinct des deux interprètes. C'est la musique électronique et son urgence prégnante qui prennent alors le dessus, grâce à la puissante primaire et immédiate des BPM (beat per minute). Katerina Andreou et Natali Mandila s'y inscrivent à nouveau, cédant au rebond dégingandé du début de la pièce, tout en luttant par leur forte présence contre la pression de ce flot rythmique.

Crédit photographique © Hervé Véronèse / Centre Pompidou