Musique de chambre et récital, Streaming

Une soirée romantique avec le Trio Talweg

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Paris. Hôtel Cromot du Bourg. 29-I-2020. Franz Schubert (1797-1828) : Trio avec piano n° 1 en si bémol majeur op. 99 ; Felix Mendelssohn (1809-1847) : Trio avec piano n° 2 en ut mineur op. 66. Trio Talweg (Romain Descharmes, piano. Sébastien Surel, violon. Éric-Maria Couturier, violoncelle)
Concert sans public enregistré en direct diffusé sur le site Recithall

À l’occasion de la parution de leur dernier disque consacré à Schubert (NomadMusic), le Trio Talweg exalte l’imaginaire romantique avec le Trio n° 1 opus 99 de Franz Schubert et le Trio n° 2 opus 66 de Felix Mendelssohn, interprétés dans le salon de l’Hôtel Cromot du Bourg à Paris, où Pleyel installa sa manufacture de piano.

Une salle de musique historique où Chopin donna son premier récital à Paris en 1832 : soirée durant laquelle le jeune Mendelssohn interpréta, en compagnie de cinq autres pianistes une Polonaise arrangée par Chopin lui-même. Un récital mythique auquel fait écho le concert de ce soir où l’ambiance crépusculaire de Schubert répond à la radieuse lumière de Mendelssohn.

Le Trio pour piano et cordes en si bémol majeur n° 1 de Schubert fut composé en 1827, faisant partie des derniers chefs d’œuvre du compositeur viennois. Une œuvre célébrissime dont les Talweg donnent une lecture passionnée, suspendue entre exaltation et abandon qui séduit par son équilibre. Le premier mouvement, tourmenté et douloureux met en avant la belle sonorité du piano Pleyel ainsi que la clarté de la polyphonie. S’appuyant sur des ancrages rythmiques marqués, on y apprécie les fluctuations de l’agogique visant à en renforcer l’expressivité romantique. Le second mouvement mené sur un tempo très lent déroule sa langueur poignante jusqu’au bord de l’abime, guidé par le chant élégiaque du violoncelle d’Éric-Maria Couturier dans un climat méditatif exacerbé par le dialogue avec le violon de Sébastien Surel et les notes égrenées du piano de Romain Descharmes. Jubilatoire, le troisième mouvement fait étalage d’une vitalité pleine d’allant où les lignes s’entrelacent dans une symbiose totale, avant que la fraicheur mélodique du dernier mouvement, ponctué d’un soupçon d’inquiétude, ne renoue avec le climat initial nous laissant sur une impression douce-amère et ambiguë typiquement schubertienne.

Plus apaisé, sans une once d’ombre, le Trio n° 2 en ut mineur de Mendelssohn (1845) dédié à Louis Spohr, débute par des ondoiements du piano avant de se charger de vitalité, de joie, de lyrisme et de poésie. Le premier mouvement flamboyant (violoncelle) s’oppose à l’intériorité du second, comparable à un lied sans paroles, plus chant d’amour que déploration. Le troisième mouvement renoue avec la vigueur et l’allégresse initiales, mené sur un tempo endiablé où l’on admire la précision de la mise en place et des attaques, ainsi que l’ampleur sonore et le phrasé envoutant mêlant rusticité et élégance. Rayonnant de lumière (violon) le dernier mouvement conclut une interprétation ardente et enflammée.

Une belle soirée de musique de chambre faite de complicité, de force dramatique et d’élan lyrique, diffusée sur le site Recithall.

Crédit photographique : Trio Talweg © Masha Mosconi

 

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Paris. Hôtel Cromot du Bourg. 29-I-2020. Franz Schubert (1797-1828) : Trio avec piano n° 1 en si bémol majeur op. 99 ; Felix Mendelssohn (1809-1847) : Trio avec piano n° 2 en ut mineur op. 66. Trio Talweg (Romain Descharmes, piano. Sébastien Surel, violon. Éric-Maria Couturier, violoncelle)
Concert sans public enregistré en direct diffusé sur le site Recithall

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