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Bertrand Chamayou crée la version révisée du Concerto pour la main gauche de Ravel

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Paris. Auditorium de Radio France. 02-X-2020. Yann Robin (*1974) : Deux Études pour piano. Étude n° 1 « Les Agrégats » ; Étude n° 2 pour la main gauche « Arachné ». CM. Maurice Ravel (1875-1937) : Concerto pour piano pour la main gauche en ré majeur. Bertrand Chamayou, piano. Claude Debussy (1862-1918) : La Mer, trois esquisses symphoniques. Orchestre Philharmonique de Radio France, direction : Mikko Franck

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Impressionnant par le discours et la dextérité, crée Deux Études pour piano de avant une version révisée du Concerto pour la main gauche de .

chamayou bertrand cc marco borggreve

Alors que le nouveau directeur de l'Orchestre National de France, , appuyait une semaine plus tôt l'idée que la musique française ne pouvait être réduite à Debussy et Ravel, cette semaine montre que le travail est encore long. Car après pour La Mer du premier et la Suite n° 2 de Daphnis du second le mercredi et le jeudi à la Philharmonie, programme le vendredi et le samedi les deux concertos pour pianos de Ravel, entourés d'ouvrages debussystes, dont une fois de plus La Mer. La musique d'aujourd'hui n'est toutefois pas oubliée…

C'est donc pour une création de que entre seul sur la scène de l'Auditorium le premier soir. Les Deux Études pour piano, commandées par Radio France, se veulent dans la droite ligne de celles du passé, jusqu'à Ligeti, pour laquelle la n° 1 « Les Agrégats » est un véritable hommage. Débutée des deux mains à l'extrême aigu du clavier, la partition d'environ cinq minutes se développe ensuite, jusqu'à forcer le grand écart chez le pianiste.  est impeccable de justesse et de dextérité, malgré la célérité du jeu et l'obligation de garder toujours deux fois deux doigts collés par main. La n°2 « Arachné  » fait une excellente transition vers le concerto, puisqu'elle est écrite pour la main gauche seulement, trouvant donc comme l'œuvre de Ravel une gravité dans le premier tiers du clavier, celui du Steinway de la maison, dont on sait qu'il est moins performant sur ce spectre.

Le Concerto pour la main gauche oblige par la suite tous les musiciens à entrer, suivant une règle plus drastique ici qu'à la Philharmonie, puisqu'à part les vents, tous, dont le chef, doivent rester masqués pendant tout le concert. Le Philharmonique introduit l'ouvrage révisé (notes corrigés et une mesure coupée), sans que l'on puisse clairement identifier les différences à l'écoute. Elles sont en cela nettement moins notables que d'autres révisions récentes, par exemple l'édition critique du Concerto pour piano n° 1 de Tchaïkovski, dans laquelle certaines parties se trouvent véritablement modifiées. Les contrebasses, puis le contrebasson entament l'ouvrage avec chaleur et gravité. Mais, du fait d'un manque de préparation de cette formation avec ce chef, le son tend rapidement vers les timbres du Grand Nord rappelant Sibelius par la sonorité d'un grave rond, presque gras, seulement dynamisée par le doigté de Chamayou, magnifique de sa seule main gauche, jusqu'à une impressionnante deuxième cadence. Le Prélude n° 8 du Livre I en bis permet une belle transition vers les esquisses symphoniques à suivre, et met encore en avant la maturité de l'un des plus beaux pianistes actuels.

Pour orchestre seulement, La Mer souffre des mêmes remarques que l'accompagnement précédent, moins équilibrée que la direction de deux jours plus tôt, celle-ci ne montre pas d'approche précise. L'absence de dynamique de rend l'ouvrage pâteux, pour un son étale qui ne s'accorde alors ni aux fractures, ni aux tensions d'une partition seulement exaltées dans certains climax.

Crédits photographiques : Bertrand Chamayou – @ Marco Borggreve

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