La FEVIS (Fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés) publie ce matin une lettre adressée à la ministre de la Culture signée par les indépendants, musiciens et acteurs du secteur musical. Ceux-ci s'estiment négligés par le plan de relance et s'alarment de la disparité des aides accordées dans le contexte de la crise de Covid-19, entre les grandes institutions (comme l'Opéra de Paris avec ses 81 millions d'aide) et les ensembles indépendants qui font vivre nombre de musiciens intermittents (en 2018 l'aide totale du ministère de la Culture pour les ensembles indépendants était de 11 millions d'euros). Une comparaison plus qu'« insoutenable », « intolérable ».
Selon l'étude de la FEVIS de juillet 2020, la période a été dévastatrice pour le secteur de l'indépendance : 283 représentations annulées, soit 50% de l'activité 2020, 2,3 millions d'euros de pertes sèches pour les ensembles après recours aux dispositifs de soutien. Avec « une indemnisation des cessions annulées de 4,7% en moyenne : la théorie du ruissellement n'a pas été vérifiée » selon les signataires. Et si l'on considère la période jusqu'en décembre 2020 et les annulations en cascade, la situation ne risque que d'empirer. N'hésitant pas à parler de « naufrage » à venir pour 2021 et 2022, les signataires sont « abasourdis d'apprendre qu'a été prise la décision d'écarter les salles et festivals programmant des musiques de patrimoine et de création du mécanisme de compensation de billetterie. Elle revient à les inciter à transférer les pertes sur les artistes et leurs employeurs ». Prenant part pleinement à l'écosystème, les acteurs indépendants se revendiquent comme une troisième voie, entre le tout privé et la sphère subventionnée, à ne surtout pas négliger dans un plan de relance capital pour les prochaines années. Il en va de leur survie. (NF)
La lettre peut être lue et signée sur le site de la FEVIS.
La Lettre du Musicien nous informe que la Ministre recevra ce lundi 28 septembre le chef d'orchestre François-Xavier Roth, la violiste Margaux Blanchard, ainsi que Jacques Toubon et Louis Presset, président et délégué général de la Fevis.