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Mozart et Brahms par Noseda et l’Orchestre de Paris à la Philharmonie

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Paris. Philharmonie, Grande salle Pierre Boulez. 17-IX-2020. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1795) : Symphonie concertante pour violon, alto et orchestre en mi bémol majeur K. 364. Philippe Aïche, violon ; David Gaillard, alto. Johannes Brahms (1833-1897) : Symphonie no 2 en ré majeur op. 73. Orchestre de Paris, direction : Gianandrea Noseda

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D'abord prévu pour , le deuxième programme de saison de l' trouve en un remplaçant de luxe, pour deux ouvrages inchangés par rapport au plan initial.

Gianandrea Noseda
Maintenant âgé de quatre-vingt onze ans, devait reprendre ce début de saison deux œuvres déjà programmées par lui avec l' en 1998. La crise sanitaire n'ayant pu lui permettre d'être présent, le chef italien le remplace. Pour les programmateurs et artistes, il s'agit maintenant d'être particulièrement adaptable, car chaque jour, une frontière, une ville ou une salle peuvent fermer, et modifier pour plusieurs mois des saisons pourtant façonnées plusieurs années à l'avance. Mais au moins, exceptée la Marche funèbre de Lutosławski, les œuvres initialement prévues pour ce concert ont pu être maintenues, sans entracte.

C'est donc directement avec la Symphonie Concertante de que débute la soirée, partition souvent faite pour mettre en valeur les solistes des ensembles, et qui permet ici de souligner le jeu du premier alto , ainsi que celui du premier violon . Lors des deux précédentes présentations de l'œuvre par l'orchestre, en 2012 et 1998, la partie de violon était revenue à l'autre premier violon de la formation, Roland Daugareuil.

Sur la forme comme sur le fond, Noseda aborde la partition de manière classique. Tout d'abord il privilégie, comme une large majorité des chefs, le penchant concertant en inscrivant les deux solistes à sa gauche, sans jouer de la possibilité de les mettre de chaque côté, juste devant leurs groupes respectifs. Ensuite il approche cette musique d'un jeu souple bien que tendu, dans une pleine tradition classique et sans chercher à faire ressortir chaque segment, comme y tiennent aujourd'hui les ensembles sur instruments anciens. Aïche et Gaillard s'accordent quasi parfaitement, et développent eux aussi dans leurs réponses le lyrisme et la simplicité d'une partition abordée sans excès, jusque dans un Andantino dont le pan nostalgique n'est jamais maniéré. Les violoncelles à l'occasion, les bois un peu plus souvent, sont mis en avant par le chef pour ressortir d'un flux continu sur les trois mouvements.

Un court changement de plateau et le repos de l'orchestre en coulisse dix minutes imposent au public de rester assis. Puis les musiciens reviennent, avec la nomenclature attendue pour la Symphonie n° 2 de , mais plus espacés qu'à l'habitude sur toute la grande scène de la Philharmonie, chacun avec son propre pupitre. a repris son poste de premier violon, tenu pendant l'ouvrage de Mozart par Eiichi Chijiiwa, et Noseda peut lancer la formation, dans un jeu de pleine tradition italienne, dans lequel on pense parfois à Giulini, notamment pour la construction calme du premier mouvement. Dans une approche abordant l'œuvre dans sa globalité, le chef marque particulièrement les staccatos et la tension de ses cordes, notamment les violoncelles et les contrebasses, ces dernières étant disposées en ligne en fond de scène. Puis il développe un superbe cantabile lors du magnifique Adagio non troppo, et plus particulièrement encore à l'Allegretto grazioso, mouvement bissé à la création de l'œuvre, et sans doute le plus réussi de cette soirée.

De cette formation très aérée, Noseda parvient à maintenir un jeu groupé, même s'il se sert du placement pour faire ressortir plus qu'à l'accoutumé certaines parties de bois. On remarque alors la magnifique prestation des flûtes, ainsi qu'aux cuivres, l'excellent solo du premier cor.

Crédit photographique : © Scott Suchman

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