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La Symphonie fantastique de Berlioz par Sergiu Celibidache

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Hector Berlioz (1803-1869) : Symphonie fantastique op. 14. Orchestre philharmonique de Munich, direction : Sergiu Celibidache. 1 CD MPHIL. Enregistré le 28 juin 1986 à la Philharmonie im Gasteig, Munich, Allemagne. Textes de présentation en anglais et allemand. Durée : 59:58

 

À la tête de l', propose une interprétation très illustrative de la Symphonie fantastique d'.

Hector Berlioz_Sergiu Celibidache_MPHILCréée le 5 décembre 1830 au Conservatoire de Paris sous la direction de François-Antoine Habeneck, la Symphonie fantastique d' est toujours l'une des pages orchestrales le plus souvent enregistrées, récemment abordée par François-Xavier Roth, John Eliot Gardiner et Philippe Jordan. Si les nouvelles exécutions ne manquent pas, les lectures tirées des archives et assurées par les grands chefs du passé sont les bienvenues. Tel est le cas de la présente gravure, réalisée en concert public le 28 juin 1986. y fait preuve de son engagement intellectuel, se traduisant par un tour de force dramatique dans les fragments « vifs » comme par un caractère hautement suggestif dans les passages soumis à des tempi « lents ».

En 1969, Celibidache donnait la même œuvre avec l'Orchestre symphonique national de la RAI de Turin, adoptant des tempi plus rapides (toute la lecture est d'une durée approchant les 55 minutes) et procurant ainsi à cette partition beaucoup de légèreté. Bien que la prestation munichoise prenne quasiment une heure entière, elle n'est en rien trop lourde. Bien au contraire : elle est parfaitement équilibrée, et elle emporte dans ses climax plus que la version de Turin, profitant d'une cohésion exemplaire à travers tous ses mouvements.

Celibidache accorde de l'importance à la clarté des textures ; sous sa baguette, les phrasés semblent d'une transparence probablement jusqu'alors inconnue. Cette manière de diriger la composition pourrait risquer d'affadir une interprétation et de la rendre ennuyeuse, mais ce n'est pas le cas ici car le chef roumain varie le mouvement, nous réservant parfois de petites surprises, par exemple une tension inattendue qui se manifeste par l'intermédiaire de légères accélérations du tempo dans Un bal. En outre, il souligne les contrastes dynamiques et séduit par un jeu de climats empreint d'une théâtralité discrète, de mélancolie ou encore de pathos. Voici une des versions les plus suggestives et illustratives de la Symphonie fantastique. Écoutez seulement la Scène aux champs : d'une part lugubre et, d'autre part, faisant penser à un vaste paysage sonore baigné de lumière ; un tableau statique où règnent le repos et le silence, perturbés seulement dans le point culminant de ce morceau. Par ailleurs, quelle froideur et quelle aura de mystère au début du Songe d'une nuit de sabbat ! Sous le geste de Celibidache, chaque motif paraît scrupuleusement analysé, mesuré et réfléchi. La conséquence est que cette exécution manque de spontanéité, dont une pincée aurait vraisemblablement été plus appropriée dans la Marche au supplice. En revanche, nous y percevons cette poésie contemplative, cette plasticité et cette finition des contours autant que ce soin du détail qui ne sont propres qu'à Celibidache. Et, en plus de ça, une large palette de couleurs pastel qui subjugue par leur profondeur même dans les forte les plus puissants.

Avec la prise de son qui rend justice à l'interprétation, ce disque du label MPHIL est un beau complément au coffret Celibidache à Munich paru en 2018 chez Warner Classics.

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Hector Berlioz (1803-1869) : Symphonie fantastique op. 14. Orchestre philharmonique de Munich, direction : Sergiu Celibidache. 1 CD MPHIL. Enregistré le 28 juin 1986 à la Philharmonie im Gasteig, Munich, Allemagne. Textes de présentation en anglais et allemand. Durée : 59:58

 
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1 commentaire sur “La Symphonie fantastique de Berlioz par Sergiu Celibidache”

  • Michel LONCIN dit :

    S’agissant de Berlioz, les versions de la « Fantastique » sont … « innombrables » … En revanche, il en est au moins une qu’on entend et ne grave que rarement : la grandiose « Symphonie funèbre et triomphale » qui égale en éloquence et en génie instrumental la « Marseillaise », si souvent « massacrée » en les versions musicalement « correctes » …

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