Un triple départ de feu, signalé aux pompiers à 7h44 ce 18 juillet, a entraîné la destruction du grand orgue de la cathédrale de Nantes.
Michel Bourcier, l'un des trois organistes titulaires du grand orgue de la cathédrale de Nantes, a déclaré à Ouest France : « Je suis atterré en tant que chrétien. En tant que musicien, j'ai vu des photos, il y a un vide à la place de l'orgue, c'est une perte irréparable. Hier soir, […] j'ai répété sur l'orgue jusque 21 h, je préparais les messes de dimanche et du 5 août, je n'ai rien vu d'anormal. »
Une centaine de pompiers sont intervenus. La piste criminelle est d'ores-et-déjà évoquée, et une enquête est ouverte pour incendie volontaire.
De premières grandes orgues sont installées dans les années 1530, et l'orgue actuel apparaît au début du XVIIème siècle et il est réceptionné en 1620, il y a exactement quatre siècles.
Objet d'un soin renouvelé au cours des siècles, il avait échappé plusieurs fois à la destruction, à la Révolution (pour des raisons idéologiques), durant la Seconde Guerre mondiale (en raison des bombardements), puis dans la nuit du terrible incendie du 28 janvier 1972 qui avait entraîné la destruction complète de la charpente de la cathédrale.
L'orgue de chœur, « plus grand orgue de chœur de France « , commandé en 1893 au facteur nantais Louis Debierre, lors de l'achèvement du chœur gothique, a été en partie détruit (notamment sa console) dans cet incendie pour lequel on a relevé pour le moment trois départs de feu.
L'incendie a provoqué d'autres importants dégâts : la destruction des vitraux de la façade (XVᵉ siècle) et des stalles en bois. Une enquête pour « incendie volontaire » a été ouverte par le procureur de la République à Nantes.
Malgré la crise sanitaire, le Festival Visages des Orgues, organisé par Musique Sacrée à la Cathédrale, devait se tenir du 22 juillet au 26 août, tous les mercredis.
Le 25 juillet, au vu des derniers développements de l'enquête, le parquet de Nantes a demandé la mise en examen de l'homme de 39 ans hébergé par le diocèse, pour « dégradations et destruction par incendie de biens immobiliers ». Le procureur de la République a requis son placement en détention provisoire. L'homme, qui était chargé de fermer la cathédrale le soir de l'incendie, avait été placé en garde à vue après le sinistre, puis relâché.
L'homme, un réfugié rwandais, a finalement avoué, dans la nuit du 25 au 26 juillet, avoir allumé les trois feux dans la cathédrale : sur les deux orgues et un panneau électrique. Il a été mis en examen et placé en détention.
Sources : AFP, Ouest France, Diocèse de Nantes
Mis à jour le 26/07/2020 à 8h20
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Pour le moment, il semblerait que seulement la console de l’orgue de chœur ait brûlé, mais que le buffet soit intact…