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Paris. Philharmonie. 21-VI-2020.
15h30 : Pièces de répertoire de Gamelan javanais
16h : Bella ciao ; Giovanni Giorgi (?-1762) : Ave Maria ; Johann Pachelbel (1653-1706) : Canon en ré ; Franz Liszt (1811-1886) : Méphisto-Valse, Rapsodie hongroise n° 2 (version Horowitz) ; Claude Debussy (1862-1918) : Clair de lune. Gamelan Pantcha Indra ; Cappella Mediterranea, Chœur Accentus, direction : Leonardo García Alarcón
16h : Enfants des Orchestres Démos ; Khatia Buniatishvili, piano
L'émotion du son live est bien là, ce 21 juin, fête de la musique et jour J de la réouverture de la Philharmonie de Paris au public, dans le respect des distances sanitaires : en extérieur d'abord puis dans la Grande salle Pierre Boulez, avec la pianiste Khatia Buniatishvili entourée des enfants de l'Orchestre Démos.
Un pavillon à toile blanche est dressé à l'entrée de la Cité de la Musique pour abriter la Compagnie Pantcha Indra et son gamelan : soit une vingtaine de musiciens assis en tailleur et autant de gongs, métallophones de bronze, tambours, attirant l'œil autant que l'oreille, qui exécutent quelques pièces du répertoire traditionnel de Java : une musique lancinante et fascinante, apte à nous dépayser avec ses freinages et accélérations rythmiques périodiques. L'ensemble instrumental mêle ici les voix solistes ainsi que la petite flûte de bois suling, aussi délicate qu'envoûtante, qui ajoute sa touche singulière aux résonances colorées.
On fait quelques pas en direction de la Grande salle de la Philharmonie pour retrouver, sur l'escalier monumental, la Cappella Mediterranea et quelques chanteurs d'Accentus sous la direction du chef argentin Leonardo Garcia Alarcón, maître d'œuvre de ce Happening. Le ministre de la Culture, Franck Riester, dûment masqué, coudoie un public certes restreint mais à l'écoute, heureux, comme nous le sommes, d'entendre les voix du chœur accompagnées de quelques instrumentistes – violons, viole de gambe, luth, flûtes et cornets à bouquins, etc. – dans leur répertoire de prédilection. Deux pièces vont être données en boucle, une heure durant, avec une mise en espace assez impressionnante. A cappella, pour débuter le concert, c'est Leonardo García Alarcón lui-même, face au public, qui entonne la chanson populaire bien connue Bella Ciao, encourageant l'auditoire à le suivre, avant l'arrivée du chœur, masqué, descendant les marches pour relayer le chef et donner cette fois tous les couplets de ce chant de révolte italien sous sa direction. Les musiciens enchaînent avec l'Ave Maria de Giovanni Giorgi, une pièce vocale polyphonique accompagnée par les instrumentistes et superbement rendue malgré des conditions climatiques incertaines.
Le masque est obligatoire pour l'entrée dans la Grande salle de la Philharmonie où l'auditoire est invité à respecter les distances sanitaires. Une fois assis, chacun pourra, ou non, enlever son masque. Participatif lui-aussi, le concert débute par une « mise en voix » du public, emmenée par la cheffe Elisabeth Coxall et ses deux assistantes très impliquées. Le but est de faire réagir les voix aux gestes des performeuses et, in fine, de faire jouer-chanter la salle et l'orchestre dans le temps d'une improvisation, autre happening fort bien conduit par les trois jeunes femmes en parfaite synergie. Arrive alors la pianiste Khatia Buniatishvili, marraine de ce projet. Didactique toujours, la cheffe explique les tenants et aboutissants du célèbre Canon de Pachelbel avant de le diriger aux côtés de la pianiste qui en réalise les différentes « diminutions » (entendez les variations). Les enfants de l'Orchestre Démos (dispositif d'éducation musicale et orchestrale à vocation sociale, rappelons-le), en petit effectif, tiennent leur partie sans faillir, encadrés par les professionnels qui les ont coachés.
Khatia Buniatishvili est à son piano, seule en scène pour terminer la représentation. Elle débute par l'énergétique Mephisto-Valse de Liszt, éblouissante et riche de contrastes dramatiques sous le doigté ferme de la pianiste qui use (abuse) des fluctuations de tempi. Si Clair de lune de Debussy, joué avec « certaines licences » ne nous convainc guère, les nervures rythmiques, les couleurs et le pianisme généreux gorgent de vie la Rhapsodie hongroise n° 2 de Liszt (version Horowitz), un répertoire à la mesure de cette virtuose du clavier.
Crédit photographique : Philharmonie de Paris © Michèle Tosi ; Khatia Buniatishvili © Claire Gaby ; photo de Une © Philharmonie de Paris
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Paris. Philharmonie. 21-VI-2020.
15h30 : Pièces de répertoire de Gamelan javanais
16h : Bella ciao ; Giovanni Giorgi (?-1762) : Ave Maria ; Johann Pachelbel (1653-1706) : Canon en ré ; Franz Liszt (1811-1886) : Méphisto-Valse, Rapsodie hongroise n° 2 (version Horowitz) ; Claude Debussy (1862-1918) : Clair de lune. Gamelan Pantcha Indra ; Cappella Mediterranea, Chœur Accentus, direction : Leonardo García Alarcón
16h : Enfants des Orchestres Démos ; Khatia Buniatishvili, piano
Violons, viole de gambe, archiluth, contrebasse, flûtes à bec et cornets à bouquin. Où avez-vous vu des cromornes ? L’Ave Maria est de Giovanni Giorgi et non pas de Luigi Rossi….
Merci de votre vigilance, nous avons corrigé.