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Jean-Efflam Bavouzet joue Mozart

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Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour piano n° 5 en ré majeur K. 175 ; Concerto pour piano n° 6 en si bémol majeur K. 238 ; Concerto pour piano n° 8 en ut majeur K. 246 ; Concerto pour piano n° 9 dit « Jeunehomme » en mi bémol majeur K. 271 ; Ouverture de la Finta giardiniera K. 196 ; Ouverture de Lucio Silla K. 175 ; Ouverture d’Il Sogno di Scipione K. 126 ; Ouverture d’Il re pastore K. 208 ; Ouverture de Zaïde K. 344. Jean-Efflam Bavouzet, piano ; Manchester Camerata ; direction : Gábor Takács-Nagy. 2 CD Chandos. Enregistrés en mai 2019 au Stoller Hall de Manchester. Notice trilingue : anglais-français-allemand. Durée totale : 125:06

 

Le pianiste et la conduite par poursuivent leur intégrale des concertos pour piano de Mozart avec ce cinquième volume consacré aux œuvres de jeunesse de la période salzbourgeoise.

Mozart_Jean-Efflam Bavouzet_Manchester Camerata Gábor Takács-Nagy_Chandos

Comme pour les précédents volumes apparie avec pertinence concertos (ici, les n°5, n° 6, n° 8 et n° 9) et ouvertures qui leur sont contemporaines (Finta giardiniera, Il Sogno di Scipione, Lucio Silla, Il re pastore et Zaïde) dans un souci évident, déjà signalé lors d'un entretien accordé récemment à ResMusica, de rappeler à l'auditeur combien ses interprétations se nourrissent de la fibre opératique mozartienne. Toutes les œuvres enregistrées sur cet album furent composées entre 1772 et 1779. Leur intérêt est double, lié d'un part à leur rareté d'exécution, et d'autre part à leur valeur de référence, le Concerto n° 9 marquant un indiscutable tournant dans l'évolution de l‘écriture mozartienne pour clavier.

Le Concerto n° 5 (1773) marque le premier jalon du génie mozartien. Sous les doigts de et la baguette de , il séduit immédiatement par une présence orchestrale bien marquée, par son tempo plein d'allant, comme par son phrasé très cantabile où le piano virtuose respire avec l'orchestre selon une agogique fluctuante très expressive. Le jeu est parfaitement fluide, clarifié encore par l'utilisation parcimonieuse de la pédale, magnifiquement équilibré entre les deux mains. Seul l'Andante, ma un pocco adagio parait parfois trop appuyé, trop mécanique, manquant quelque peu de poésie. L'Allegro fait la part belle à l‘orchestre (vents et timbales) qui s'affirme comme un véritable partenaire dans un dialogue serré avec le soliste.

Composé trois ans plus tard, le Concerto n° 6 (1776) illustre le style galant de cette époque. On apprécie la sonorité acidulée du piano, le toucher franc, la netteté des articulations, la symbiose avec l'orchestre et un bel Andante, rendu très poétique par un usage judicieux du rubato. Daté de la même année, le Concerto n° 8, destiné à la comtesse de Lützlow s'inscrit dans la même veine galante, avec toutefois plus de couleurs et un certain sentiment d'ambigüité noté dans l'Allegro initial. Fait marquant et récurrent la présence orchestrale s'y fait de plus en plus prégnante.

Sans doute, ce cinquième volume trouve t-il son aboutissement dans le Concerto n° 9 (1777) étape décisive dans ce corpus des concertos pour piano de Mozart, qui ouvrira la voie aux compositions ultérieures. Jean-Efflam Bavouzet nous en livre une lecture remarquable d'élégance, portée par une dynamique soutenue, valorisée par des suspensions rythmiques idoines et des silences éloquents. Le jeu s'y montre éclatant, justement virtuose, sans excès. Face au piano, l'orchestre riche en couleurs exalte l'impact émotionnel. A cet égard, l'Andantino pousse à l'acmé la plainte douloureuse, profonde et poétique du piano, tandis que le Presto final conclut sur une note jubilatoire.

Les différentes ouvertures, à la française ou sinfonia à l'italienne, rarement jouées, ajoutent encore à l'intérêt de ce bel album en objectivant la maîtrise croissante du jeune Mozart dans le traitement de l'orchestre, comme dans la finesse de l'instrumentation.

Un cinquième volume qui ne déparera pas dans cette intégrale déjà remarquée !

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Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour piano n° 5 en ré majeur K. 175 ; Concerto pour piano n° 6 en si bémol majeur K. 238 ; Concerto pour piano n° 8 en ut majeur K. 246 ; Concerto pour piano n° 9 dit « Jeunehomme » en mi bémol majeur K. 271 ; Ouverture de la Finta giardiniera K. 196 ; Ouverture de Lucio Silla K. 175 ; Ouverture d’Il Sogno di Scipione K. 126 ; Ouverture d’Il re pastore K. 208 ; Ouverture de Zaïde K. 344. Jean-Efflam Bavouzet, piano ; Manchester Camerata ; direction : Gábor Takács-Nagy. 2 CD Chandos. Enregistrés en mai 2019 au Stoller Hall de Manchester. Notice trilingue : anglais-français-allemand. Durée totale : 125:06

 
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