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Maria Sławek et Marcin Zdunik, la puissance du dialogue

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Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Inventions à deux voix BWV 772-786, arrangement pour violon et violoncelle par Maria Sławek et Marcin Zdunik. Eugène Ysaÿe (1858-1931) : Sonate pour violon solo op. 27 n° 2. Krzysztof Penderecki (1933-2020) : Ciaccona in memoriam Giovanni Paolo II, version pour violon and violoncelle. Sofia Gubaidulina (née en 1931) : Sonate « Freue dich ! » pour violon et violoncelle. Maria Sławek, violon ; Marcin Zdunik, violoncelle. 1 disque CD Accord. Enregistré à la Philharmonie nationale de Varsovie du 27 au 28 novembre et du 3 au 5 décembre 2018. Textes de présentation en polonais et anglais. Durée : 76:28

 
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et proposent leur choix subjectif des œuvres s'échelonnant du baroque au contemporain, un disque dans lequel ils impressionnent par la force du dialogue.

Maria Sławek_Marcin Zdunik_Rejoice_CD Accord et font partie des meilleurs instrumentistes de la jeune génération en Pologne. Ils ouvrent cet album avec les quinze Inventions à deux voix BWV 772-786 de dans leur propre arrangement. Le cantor les élabora dans les années 1722-1723 pour un instrument à clavier en vue d'exercices didactiques ayant pour but – comme il le souligne dans le titre du manuscrit principal des Inventions et sinfonies – de faire apprendre aux élèves à jouer de façon mélodieuse. Dans leur interprétation, Sławek et Zdunik font preuve de ces qualités, et nous font réaliser à quel point ces miniatures relèvent de l'art d'improvisation. Le violon n'arrête pas de dialoguer avec le violoncelle. Dans chaque Invention, c'est le « petit frère » violon qui entonne la mélodie, suivi par son « collègue grave » le violoncelle. Tous les deux se complémentent, s'imitent, mais également, par instants, ne manquent pas de se disputer. Par une sonorité noble et majestueuse, établit un contrepoint idéal à la partie donnée par avec autant d'ardeur que de poésie. L'articulation cristalline des chambristes, leur régularité de la pulsation, ainsi que leur maîtrise du vibrato font de leur lecture un régal.

Dans la Sonate pour violon solo op. 27 n° 2 d', dont la structure harmonique relève du motif de la séquence Dies irae, Maria Sławek confirme qu'elle est une musicienne intelligente, sensible à la diversité des rythmes (pulsatoires) comme à la pureté du ton. Sa démonstration se voit axée sur le côté lyrique de cette composition plutôt que sur la virtuosité. Les mouvements Malinconia : Poco lento et la Danse des ombres : Sarabande (lento) nous font savourer toute une palette d'ambiances moroses et nostalgiques, tandis que le finale (Les Furies : Allegro furioso) est d'une intensité douloureuse. Tout au plus aurait-on souhaité percevoir un peu plus de sensualité et de cohérence narrative.

Dans la Ciaccona in memoriam Giovanni Paolo II de , Maria Sławek et Marcin Zdunik nous font découvrir des espaces sonores et harmoniques d'une force dramatique jusqu'alors inconnue pour cette partition initialement façonnée pour orchestre à cordes. La puissance de leur interprétation est due au dialogue, par lequel ils nous plongent dans un climat de désespoir. Leur jeu est aussi raffiné que décisif, et aussi direct qu'immatériel. Les aigus tranchants du violon contrastent avec les graves charnus du violoncelle, et font de cette exécution une sorte de méditation se transformant en une prière d'un être révolté.

Une autre prière, fervente et suppliante cette fois-ci, mélangée avec des plaintes et des soupirs, est palpable dans la Sonate « Freue dich ! » de , une œuvre très complexe, écrite en 1981 pour et , en cinq mouvements, dont les titres respectifs ont des connotations religieuses. Le titre de toute la partition, « Réjouis-toi ! », évoque la recherche par la compositrice, une chrétienne orthodoxe déclarée, de la présence de Dieu dans sa vie. Du point de vue des croyants, cette recherche est censée permettre de connaître la vérité et de vivre en harmonie avec le monde qui les entoure, ce qui constitue, à son tour, la source de leur joie. L'opposition entre l'intérieur et l'extérieur, entre l'espace réel et l'espace mystique, de même que la double nature de l'être (terrestre ou divine), se font entendre à travers des différents moyens de composition et dans des sonorités totalement disparates et diversifiées, comme par exemple l'équilibre entre les sons naturels et les harmoniques. Ces sonorités sont explorées également par l'intermédiaire de glissandos, de trilles, de pizzicati, de trémolos ou, principalement, d'accords dissonants. L'expressivité assez austère et économe quoique parfois flamboyante, et surtout la précision rythmique et articulatoire, assurent à cette interprétation toute sa suggestivité et son attrait.

Voici un disque très intéressant, renfermant des œuvres rarement jouées dans des exécutions pleinement appréciables.

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Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Inventions à deux voix BWV 772-786, arrangement pour violon et violoncelle par Maria Sławek et Marcin Zdunik. Eugène Ysaÿe (1858-1931) : Sonate pour violon solo op. 27 n° 2. Krzysztof Penderecki (1933-2020) : Ciaccona in memoriam Giovanni Paolo II, version pour violon and violoncelle. Sofia Gubaidulina (née en 1931) : Sonate « Freue dich ! » pour violon et violoncelle. Maria Sławek, violon ; Marcin Zdunik, violoncelle. 1 disque CD Accord. Enregistré à la Philharmonie nationale de Varsovie du 27 au 28 novembre et du 3 au 5 décembre 2018. Textes de présentation en polonais et anglais. Durée : 76:28

 
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