Une sonate inédite de Richard Strauss par Raphaela Gromes et Julian Riem
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Richard Strauss (1864-1949) : Sonate pour violoncelle et piano en fa majeur op. 6 (première version de 1881 enregistrée en première mondiale et version de 1883) ; Zueignung op. 10 n° 1 ; Die Nacht op. 10 n° 3 ; Du Meines Herzens Krönelein op. 21 n° 2 ; Ach Lieb, ich muss nun scheiden op. 21 n° 3 ; Cäcilie op. 27 n° 2 ; Morgen op. 27 n° 4 ; Waltz Suite extraite du Chevalier à la rose. Raphaela Gromes, violoncelle ; Julian Riem, piano. 1 CD Sony Classical. Enregistré du 9 au 11 octobre 2019 au Studio de la Radio bavaroise à Munich. Notice bilingue : anglais-allemand. Durée : 71:01
Sony ClassicalAprès un précédent opus consacré à Offenbach, la violoncelliste Raphaela Gromes et le pianiste Julian Riem dédient leur dernier album à Richard Strauss en confrontant sur le même CD deux versions différentes de la célèbre Sonate opus 6 : la version dite « habituelle » de 1883, et une version jusqu'à présent inédite, datant de 1881, présentée, ici, en première mondiale. Une mise en miroir passionnante…
Dans un entretien, Raphaela Gromes nous précise les similitudes (architecture en trois mouvements, avec un premier mouvement reposant sur le même thème) et les différences (les deux derniers mouvements) de ces deux moutures, composées à deux ans d'intervalle. Plus qu'une différence de forme, c'est plutôt dans le tempo et dans les climats qu'il faut chercher leurs particularités respectives.
La version de 1881, encore inédite à ce jour, se caractérise dès l'Allegro initial par son ton assez badin, léger, associant un piano bien présent, au jeu perlé, à un violoncelle plus pensif et lyrique, dans un équilibre bien contenu. Très lent, le Larghetto se fait plus méditatif que mélancolique, sans effusion excessive, se cantonnant dans un dialogue élégant et poli entre les deux instruments, tandis que l'Allegro final semble baigné d'insouciance et de lumière dans une joute virtuose et romantique.
Une toute autre ambiance habite la version « habituelle » de 1883. Avec une particulière pertinence, les deux solistes en accentuent volontairement les dissemblances de ton. Plus tourmenté, avec une sonorité plus profonde et plus appuyée, le violoncelle s'associe à un discours plus grave du piano, qui, combiné à un tempo plus rapide, accentue le caractère ardent de l'Allegro initial, majoré encore par une agogique fluctuante entretenant inquiétude et mélancolie. Chargé d'affliction et de gravité, l'Andante entrelace le lyrisme douloureux du violoncelle et le chant plaintif du piano, avant que la lecture ne devienne plus symbiotique, engagée, voire haletante, dans l'Allegro final, très contrasté, alternant tension et détente.
Quelques lieder sans paroles datant de la même époque et une Waltz Suite extraite du Chevalier à la rose, tous adaptés pour violoncelle et piano par Julian Riem, complètent cet album qui constituera pour beaucoup, en dehors de quelques initiés, une belle découverte, reposant sur une interprétation irréprochable, démonstrative et complice.
Mis à jour le 12/05/2019
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Richard Strauss (1864-1949) : Sonate pour violoncelle et piano en fa majeur op. 6 (première version de 1881 enregistrée en première mondiale et version de 1883) ; Zueignung op. 10 n° 1 ; Die Nacht op. 10 n° 3 ; Du Meines Herzens Krönelein op. 21 n° 2 ; Ach Lieb, ich muss nun scheiden op. 21 n° 3 ; Cäcilie op. 27 n° 2 ; Morgen op. 27 n° 4 ; Waltz Suite extraite du Chevalier à la rose. Raphaela Gromes, violoncelle ; Julian Riem, piano. 1 CD Sony Classical. Enregistré du 9 au 11 octobre 2019 au Studio de la Radio bavaroise à Munich. Notice bilingue : anglais-allemand. Durée : 71:01
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