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Le Schumann cathartique de Philippe Herreweghe

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Robert Schumann (1810-1856) : Symphonie n° 2 en ut majeur op. 61 ; Symphonie n° 4 en ré mineur op. 120. Antwerp Symphony Orchestra ; direction : Philippe Herreweghe. 1 CD Phi. Enregistré en avril et juin 2018 dans la Salle Reine Elisabeth à Anvers. Notice trilingue : anglais-allemand-français. Durée : 64:47

 

Après une première intégrale des symphonies de menée avec l'Orchestre des Champs-Elysées sur instruments anciens, remet sur le métier les Symphonies n° 2 et Symphonie n° 4, à la tête cette fois, de l', sur instruments modernes.

Schumann_Philippe Herreweghe_Antwerp Symphony Orchestra_PhiComme pour les symphonies de Beethoven déjà enregistrées deux fois avec les mêmes orchestres, on est en droit de se poser le pourquoi d'une telle répétition chez un chef reconnu pour ses enregistrements « historiquement informés ». Dans une interview datant de 2016, le chef apporte une première réponse en affirmant que les « enregistrements historiquement informés sur instruments anciens » permettaient de s'approcher au plus près des intentions du compositeur, mais qu'une fois celles-ci connues, peu importait le type d'instruments, la différence ne s'exprimant que dans la variété des couleurs, l'interprétation proprement dite et le tempo restant identiques.

Psychiatre de formation, semble s'intéresser tout particulièrement à la personnalité et à la musique de , ainsi qu'aux bienfaits cathartiques apportés par la musique à la personnalité tourmentée du compositeur saxon. Ces deux œuvres composées en pleine détresse psychologique en témoignent puisqu'elles permettent à Schumann de marquer une nouvelle victoire temporaire sur la maladie qui l'emportera quelques années plus tard.

Créée en 1846, la Symphonie n° 2 débute par une longue, majestueuse et solennelle introduction cuivrée quasi religieuse. Dans ce premier mouvement Allegro, Herreweghe maintient une dynamique soutenue et tendue, scandée par des timbales quelque peu envahissantes. On apprécie la précision de la mise en place dans le dialogue serré entre vents et cordes d'un Scherzo, haletant, qu'on aurait souhaité peut-être plus incisif dans les attaques de cordes. Merveilleusement romantique l'Adagio fait valoir la beauté et le legato des cordes, comme l'excellence de la petite harmonie (hautbois, clarinette) dans un moment empreint de mélancolie et de sérénité conquise de haute lutte qui trouvera son aboutissement dans l'allégresse du finale.

Achevée en 1851 à partir d'une esquisse (la Fantaisie symphonique de 1841), la Symphonie n° 4 s'ouvre sur un Allegro hardi, théâtral et plein d'allant où s'opposent vents, timbales et cordes sur une rythmique très (trop ?) véhémente, un peu grandiloquente. La Romance développe un beau climat de nocturne, poétique (hautbois, clarinette, cordes graves) précédant un Scherzo robuste mené, là encore, de manière assez fruste et non exempte de lourdeur. Le finale conclut sur une cavalcade héroïque, avec des contrebasses vrombissantes, qui confirme la qualité indiscutable de la phalange flamande.

En dehors de ses vertus cathartiques, il faut bien avouer que l'interprétation, ici donnée par , ne satisfait qu'à moitié : certes l' y fait bonne figure, mais la lecture du chef prend souvent un aspect quelque peu roboratif par des appuis rythmiques trop ostentatoires, par une certaine lourdeur dans le phrasé et par une texture orchestrale qui aurait gagné à être un peu allégée… N'en déplaise au chef, il est probable que le passage des instruments anciens aux instruments modernes ne se résume pas à une simple question organologique ! Bref, une interprétation qui trouvera difficilement sa place dans la liste déjà imposante des versions de référence. On se tournera plus volontiers vers Wilhelm Furtwängler (en 1953 avec les Berliner Philharmoniker – DG et avec l'Orchestre du Festival de Lucerne – Audite, Clef d'Or ResMusica) ou Sawallisch et Dresde (entre autres…).

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Robert Schumann (1810-1856) : Symphonie n° 2 en ut majeur op. 61 ; Symphonie n° 4 en ré mineur op. 120. Antwerp Symphony Orchestra ; direction : Philippe Herreweghe. 1 CD Phi. Enregistré en avril et juin 2018 dans la Salle Reine Elisabeth à Anvers. Notice trilingue : anglais-allemand-français. Durée : 64:47

 
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3 commentaires sur “Le Schumann cathartique de Philippe Herreweghe”

  • Eusebius dit :

    Tantôt c’est l’Antwerp Symphony, basé à Anvers
    Tantôt c’est l’Orchestre symphonique des Flandres, basé à Gand

    Bon alors c’est quel orchestre qui joue ? Faudrait savoir.

  • Michel LONCIN dit :

    Furtwängler … Sawallisch … De fait, les références ABSOLUES … Et ce ne sont certainement pas les versions « historiquement informées » de la « furia » baroque de ces trente dernières années qui les feront « oublier » !!!

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