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Le luxueux voyage dans l’Italie de Liszt par Maciej Pikulski

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Franz Liszt (1811-1886) : Tarantella, extrait de Venezia e Napoli ; Paraphrase de concert sur le Miserere du Trouvère de Verdi ; Salve Maria de Jérusalem d’I Lombardi de Verdi ; Paraphrase de concert de Rigoletto de Verdi ; Sonnets de Pétrarque 47, 104, 123 ; Après une lecture du Dante. Maciej Pikulski, piano. 1 CD Orpheus. Enregistré à l’Arsenic de Mons, en Belgique, en juillet 2018. Notice en anglais et français. Durée : 74:00

 

Liszt a été fasciné par l'Italie, aussi bien par ses paysages que par son histoire et sa poétique. offre une mosaïque de cette passion, associant la virtuosité à l'intensité mystique.

Liszt Pilkulski OrpheusLa Tarentella qui referme le cycle Venezia e Napoli donne déjà la mesure du jeu pianistique de l'interprète. La « charmante » tarentule apparaît d'une force peu commune, moins espiègle qu'on le pense (il faut réécouter Cziffra et Ogdon). Pour autant, les acrobaties digitales sont maîtrisées de bout en bout. A noter que la partie centrale de la pièce, la canzone, est menée avec ce dosage subtil de passion contenue et de clarté frémissante. Auprès de l'un ses maîtres, , fut à bonne école…

L'interprète possède aussi le sens de la mise en scène. Il décante le Miserere du Trouvère, lui retire ses relents aisément triviaux. L'efficacité des houles de la main gauche que l'on retrouve au même niveau d'exigence chez Bonnecaze, Bellucci et Duchâble, impressionne autant que la construction impeccable. Incontournable d'une discographie italienne et lisztienne, la Paraphrase de concert sur Rigoletto est tout aussi bienvenue. Le pianiste prend le temps de respirer, à la limite, parfois, de l'affect. Son jeu organise avec beaucoup de noblesse et de tempérament, les variations sur les trois idées musicales enchevêtrées. On suit autant le récit que l'on goûte au precipitato des traits. C'est impeccable d'aisance. Trop peut-être, si on se rappelle ce soupçon de folie supplémentaire chez Janis et Cziffra, notamment.

Le piano est tout aussi tenu dans Salve Maria de Jerusalem des Lombards. Liszt était fasciné par la manière avec laquelle Verdi traduisait en quelques notes, les tensions dramatiques. Le caractère humble et fervent à la fois de la prière, puis l'exploitation de l'espace sonore fonctionnent parfaitement.

Les trois Sonnets de Pétrarque expriment avant tout le chant. Ils furent en premier des mélodies et , qui a accompagné tant de chanteurs, modèle avec soin l'exaltation amoureuse et le caractère élégiaque du Sonnet 104. Il y a parfois davantage de Chopin que de Liszt dans son interprétation au demeurant fort juste. Plus beau encore, le Sonnet 123 est maintenu dans son épaisseur immobile, une sorte de questionnement tendre, aux harmonies presque sfumato. Aucune baisse de tension et c'est tant mieux.

Après une lecture de Dante se situe un peu en retrait des précédentes lectures. Certes, il y a toujours la maîtrise des équilibres dynamiques, mais, inexplicablement, cette version manque de force, d'engagement, d'impact. Comme si l'épopée qui nous était racontée en restait à la lecture d'une évocation, bien loin de « ses étranges langues, horribles cris, paroles de souffrance, rugissements de colère » selon l'Inferno de Dante. Faut-il incriminer la prise de son qui épaissit ainsi les basses et éloigne les médium et aigus qui paraissent enfermés ? Le son n'émerge pas de la brume des enfers et ce Dante, peu théâtral, paraît presque incongru au sein d'un récital si bien maîtrisé.

 

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Franz Liszt (1811-1886) : Tarantella, extrait de Venezia e Napoli ; Paraphrase de concert sur le Miserere du Trouvère de Verdi ; Salve Maria de Jérusalem d’I Lombardi de Verdi ; Paraphrase de concert de Rigoletto de Verdi ; Sonnets de Pétrarque 47, 104, 123 ; Après une lecture du Dante. Maciej Pikulski, piano. 1 CD Orpheus. Enregistré à l’Arsenic de Mons, en Belgique, en juillet 2018. Notice en anglais et français. Durée : 74:00

 
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