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Nicola Porpora (1686-1768) : « Nell’attendere mio bene », « Lontan… Lusingato dalla speme » et « Alto Giove » extraits de Polifemo, « Vaghi amori, grazie amate » extrait de La Festa d’Imeneo, « Come nave in ria tempesta » extrait de La Semiramide Regina Dell’Assiria ; Johann Adolf Hasse (1699-1783) : « Morte col fiero aspetto » et « Signor la tua speranza… A Dio trono, impero a Dio » extraits de Marc’Antonio e Cleopatra ; Riccardo Broschi (1698-1756) : « Chi non sente al mio dolore » et « Si, traditor tu sei » extraits de La Merope ; Geminiano Giacomelli (1692-1740) : « Mancare o Dio mi sento » extrait de Adriano In Siria ; Antonio Caldara (1670-1736) : « Questi al cor finora ignoti » extrait de La morte d’Abel. Avec Cecilia Bartoli, mezzo-soprano. Il Giardino Armonico, direction : Giovanni Antonini. 1 CD Decca Classics 48502 14. Enregistré en janvier 2017 et en août 2019. Notice de présentation trilingue (anglais, français et allemand). Durée : 75:01
DeccaArie di tempesta, arie di furore, arie di comparazione, toute la gamme des compositions vocales écrites pour Farinelli figurent sur ce programme. Les amoureux du beau chant ne manqueront pas de découvrir ce bel album, dont seule la couverture un tantinet racoleuse jette une petite ombre au tableau. Le chant à l'état pur !
Les déçus des annulations du printemps 2020 qui, pour cause de coronavirus, auront manqué les concerts de Cecilia Bartoli et des Musiciens du Prince-Monaco prévus en France, pourront se consoler en écoutant le dernier CD d'une de leurs divas préférées. Contrairement au programme des concerts de la tournée, qui reprenait en grande partie des airs figurant sur de précédents enregistrements, l'album est consacré exclusivement à des airs écrits pour le grand castrat. Ils permettent donc davantage de se faire une idée des possibilités vocales et de la personnalité musicale d'un des plus importants chanteurs de tous les temps, pour qui ont écrit tant de compositeurs : Porpora, Caldara, Hasse, Giacomelli, Broschi etc. Si, bien sûr, on reste époustouflé par la virtuosité des airs rapides, dont notre Cecilia ne fait comme à l'accoutumée qu'une bouchée, on est encore plus stupéfait par la longueur et la tenue du souffle, par la beauté de la ligne ou la perfection du legato. Que l'on écoute, par exemple, la dernière phrase du seul véritable « tube » du programme, le « Alto Giove » du Polifemo de Porpora que tant d'autres chanteuses et chanteurs ont interprété, pour s'en convaincre. Qui saurait tenir un filé d'une telle longueur, suspendu dans les airs pour se perdre dans l'infini ? Qui saurait arrêter le temps comme le fait Bartoli avec le « Vaghi amore » de La festa d'Imeneo, l'aria qu'elle a choisi pour ouvrir les concerts de sa tournée ? Comment ne pas chavirer devant la théâtralité du « Si, traditor tu sei » de La Merope de Broschi, qui semble concentrer en quelques minutes les affres d'une indignation longtemps contenue ? On a parfois remis en cause la qualité musicale de certains des ouvrages composés pour Farinelli, et il est vrai qu'une écoute rapide et superficielle pourrait faire passer certains airs comme prévisibles et convenus. L'écoute en boucle permettra aux sceptiques de découvrir l'expressivité d'une vocalise ou les beautés de certaines parties instrumentales. On saluera à cet égard toute l'énergie déployée par les musiciens du Giardino Armonico, placés sous la baguette du comparse Giovanni Antonini.
Que le confinement auquel les auditeurs sont aujourd'hui condamnés leur donne l'occasion d'entendre ce recueil de tant de plages réellement enthousiasmantes. Le temps leur paraîtra moins long.
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Nicola Porpora (1686-1768) : « Nell’attendere mio bene », « Lontan… Lusingato dalla speme » et « Alto Giove » extraits de Polifemo, « Vaghi amori, grazie amate » extrait de La Festa d’Imeneo, « Come nave in ria tempesta » extrait de La Semiramide Regina Dell’Assiria ; Johann Adolf Hasse (1699-1783) : « Morte col fiero aspetto » et « Signor la tua speranza… A Dio trono, impero a Dio » extraits de Marc’Antonio e Cleopatra ; Riccardo Broschi (1698-1756) : « Chi non sente al mio dolore » et « Si, traditor tu sei » extraits de La Merope ; Geminiano Giacomelli (1692-1740) : « Mancare o Dio mi sento » extrait de Adriano In Siria ; Antonio Caldara (1670-1736) : « Questi al cor finora ignoti » extrait de La morte d’Abel. Avec Cecilia Bartoli, mezzo-soprano. Il Giardino Armonico, direction : Giovanni Antonini. 1 CD Decca Classics 48502 14. Enregistré en janvier 2017 et en août 2019. Notice de présentation trilingue (anglais, français et allemand). Durée : 75:01
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