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Bomsori Kim et Sascha Goetzel dans un programme Brahms et Beethoven

À Łódź, et impressionnent et surprennent dans un programme composé d'œuvres de et de .


La soirée commence avec le Concerto pour violon en ré majeur op. 77 de Brahms. , souriante, s'en empare avec enthousiasme, chaleur et délicatesse. Une élégance un brin introvertie, qui comme dans son album DG, subjugue par la beauté de son legato, soulignant l'aspect lyrique de certains passages. Dans les moments plus agités, la violoniste change radicalement d'ambiance par sa lecture pleine de bravoure. Son jeu d'archet captive par sa sonorité noble et riche en harmoniques dans le registre grave. Dans la cadence de  précédant la clôture du premier mouvement, elle surprend par sa spontanéité qui se traduit par une accélération instantanée du tempo, faisant penser à une improvisation. Si l'Adagio révèle, sous ses doigts, une cantilène plaintive, le finale est en revanche une explosion de joie, où l'ardeur du violon reste en harmonie avec l'ampleur et la majesté du geste de . Pour bis, la soliste interprète le dernier mouvement de la Sonate n° 4 op. 27 d', impressionnante par sa légèreté qui, conjuguée à la régularité du pouls, évoque une sorte d'un perpetuum mobile.

Après l'entracte, La Consécration de la maison de , puis sa Symphonie n° 8 occupent toute la deuxième partie. Pour cette première page – une ouverture composée en 1822 – met en valeur la transparence des textures qui s'accompagne d'une gamme de nuances habilement contrôlée, sans faire montre toutefois d'une virtuosité audacieuse. Pour la Symphonie n° 8, sa lecture combine le sérieux et des éléments humoristiques. D'une part, Goetzel accorde de l'importance à la cohérence et à la continuité du fil narratif ; d'autre part, il fait preuve d'une approche analytique, nous laissant entendre des détails raffinés qu'il réussit à obtenir par une palette de couleurs relativement développée, par la variété des articulations, comme par sa précision rythmique, renvoyant aux interprétations historiquement informées. Avec cette exécution pleine d'allant, nous avons affaire à un Beethoven dont la tenue rappelle celle d'un Haydn de ses meilleures symphonies.

Ce soir, pour notre plus grand bonheurSascha Goetzel a réussi à exploiter tout le potentiel de la phalange de la ville de Łódź.

Crédit photographique : © Dariusz Kulesza

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