Giedrė Šlekytė et l’Orchestre national de Metz, la rencontre n’a pas eu lieu
Plus de détails
Metz. Arsenal. 14-II-2020. Richard Wagner (1813-1883) : Ouverture de Rienzi ; Robert Schumann (1810-1856) : concerto pour violoncelle ; Johannes Brahms (1833-1897) : Symphonie n° 2. Edgar Moreau, violoncelle ; Orchestre national de Metz, direction : Giedrė Šlekytė
Ni la jeune cheffe, ni l'orchestre, ni le violoncelliste Edgar Moreau ne se montrent à leur avantage dans trois tubes du répertoire romantique allemand.
Dès le maestoso initial de l'ouverture de Rienzi, le doute s'installe. Giedrė Šlekytė choisit un tempo lent, mais ce n'est pas au bénéfice d'une quelconque atmosphère : seul le contraste avec l'allegro energico qui suit semble justifier ce choix. Le reste suit logiquement, comme s'il s'agissait d'abord de justifier le mot cruel de Hans von Bülow faisant de Rienzi le meilleur opéra de Meyerbeer. Le son de l'orchestre, clinquant et vite déséquilibré, n'en sort pas indemne.
Les choses ne s'arrangent pas dans le Concerto pour violoncelle de Schumann : la raideur et l'absence de poésie présidant à l'interprétation d'Edgar Moreau, malgré la beauté du son, sont doublées par un accompagnement souvent confus qui ne se prive pas de grands effets déplacés. Les choses s'améliorent heureusement un peu avec la deuxième symphonie de Brahms qui clôt le programme. Le son de l'orchestre reste trop souvent dominé par les cuivres, et la jeune cheffe oppose de façon trop caricaturale les moments les plus fluides et les moments les plus accentués ; mais du moins, cette fois, la musique parvient à avancer, et le discours est plus clair. Dommage que les dernières mesures de la symphonie soient ainsi caricaturées par une brusque montée en décibels qui ne manque pas son effet sur le public, mais dont la musique n'en sort pas grandie.
Il ne faut naturellement tirer d'un tel concert aucun oracle sur la carrière future de Giedrė Šlekytė, pas plus que cette rencontre manquée n'est représentative du niveau habituel de l'Orchestre national de Metz. Ne reste qu'à oublier une soirée où le clinquant tient la place de la poésie.
Crédit photo : © Olena Tokar
Plus de détails
Metz. Arsenal. 14-II-2020. Richard Wagner (1813-1883) : Ouverture de Rienzi ; Robert Schumann (1810-1856) : concerto pour violoncelle ; Johannes Brahms (1833-1897) : Symphonie n° 2. Edgar Moreau, violoncelle ; Orchestre national de Metz, direction : Giedrė Šlekytė