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Les invités « surprise » de Rocio Molina dans Impulso

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Paris. Théâtre de Chaillot. 1-II-2020. Dans le cadre de la quatrième Biennale d’art flamenco. Rocio Molina : Impulso. Une improvisation de Rocio Molina. Artistes invités : François Chaignaud (danse et chant), Rosalia Torres (danse), Maria Massotta (chant et percussions). Avec Dani de Moron (guitare), Pablo Martin Caminero (contrebasse), Eduardo Trassiera (guitare), José Angel Carmona (chant), Bruno Galeone (piano et accordéon), Pablo Martin Jones (percussions, électronique), José Manuel Ramos « Oruco » (palmas).

Artiste associée du Théâtre national de Chaillot depuis 2015, Rocio Molina est une figure incontournable du flamenco contemporain. Pour cette quatrième Biennale d'art flamenco, elle nous offre avec Impulso une soirée unique et la rencontre éclectique avec trois artistes invités.

Rocio Molina est une grande danseuse. Très minimaliste, la flamenca n'a pas besoin d'en faire trop pour que l'on s'en aperçoive. Impulso, soirée unique qui préfigure un spectacle qu'elle créera en septembre 2020 en Espagne, en est la magnifique illustration. Quand elle apparaît, telle une tanagra, dans le foyer du fond de scène de la salle Gémier, le simple mouvement d'un poignet suffit à donner des frissons. Lentement, mais sûrement, elle amplifie ses gestes, passant du poignet à la main, puis à l'avant-bras et à l'épaule dans une spirale qui entraîne son corps tout entier. La flamenca est belle et puissante dans ces simples gestes. Le zapateado vient plus tard, évident prolongement des mouvements du haut du corps et des hanches.

Soutenue par la musique de deux guitares, puis des palmas et de la voix, elle poursuit un chemin intérieur profond et intense en deux séquences de trente minutes, avant de laisser la place à , danseuse contemporaine d'origine suisse aujourd'hui associée au chorégraphe belge Koen Augustijnen. Quand Rocio Molina la rejoint, la proposition tant chorégraphique que corporelle de ne fait pas le poids face à l'authenticité et l'intensité de la flamenca. Pour que cette rencontre eut été fructueuse, il aurait été intéressant d'avoir le regard extérieur d'un chorégraphe, comme a pu le faire pour la création à Cannes de Magma avec Andres Marin et Marie-Agnès Gillot, un spectacle qui sera présenté en clôture de cette quatrième biennale du flamenco.

L'intervention de , inclassable danseur et chanteur dont le répertoire va de Hildegarde de Bingen au cabaret de Madame Arthur, est beaucoup plus forte. Toujours en équilibre instable, il poursuit son exploration des archétypes espagnols initié dans Romances inciertos en arrivant couvert d'une pèlerine de laine bouillie et d'un châle. Sous la cape du berger se cache une excentrique créature de cabaret. Évoluant en body noir, ses bottes vernies cachant des chaussons de pointe, il s'accompagne de chansons. Si son intervention relève plus du registre du jeu et de la provocation que de l'écriture chorégraphique, elle est jubilatoire. Avec un morceau de musique repiqué sur le téléphone d'une spectatrice, l'expérience devient amusante et s'accompagne d'une prise de risque maximum. Phénoménal, se tire de toutes les situations, faisant feu de tout bois. La rencontre avec Rocio Molina, fertile et explosive, est à la fois totalement folle et extraordinaire.

Plus militante, la chanteuse Maria Mazzota, figure emblématique des Pouilles, conclut en beauté cette soirée, accompagnée à l'accordéon par Bruno Galeone. Chansons populaires du sud de l'Italie et tarentelles folkloriques entrent en résonance avec la tradition andalouse incarnée par Rocio Molina. L'intensité de la musique de transe égale le duende flamenco. Ce duo chant et danse entre deux femmes au fort caractère s'ancre dans le soleil méditerranéen, pour notre plus grand bonheur.

Crédits photographiques : © Simone Fratini

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Paris. Théâtre de Chaillot. 1-II-2020. Dans le cadre de la quatrième Biennale d’art flamenco. Rocio Molina : Impulso. Une improvisation de Rocio Molina. Artistes invités : François Chaignaud (danse et chant), Rosalia Torres (danse), Maria Massotta (chant et percussions). Avec Dani de Moron (guitare), Pablo Martin Caminero (contrebasse), Eduardo Trassiera (guitare), José Angel Carmona (chant), Bruno Galeone (piano et accordéon), Pablo Martin Jones (percussions, électronique), José Manuel Ramos « Oruco » (palmas).

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