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Riccardo Muti dirige le Chicago Symphony Orchestra à la Philharmonie de Paris

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Paris. Philharmonie. Grande Salle Pierre Boulez. 17-I-2020. Richard Wagner 1813-1883) : Ouverture en ré mineur du Vaisseau fantôme ; Paul Hindemith (1895-1963) : Symphonie Mathis le peintre ; Antonín Dvořák (1841-1904) : Symphonie n° 9 en mi mineur dite « Du Nouveau Monde ». Chicago Symphony Orchestra, direction : Riccardo Muti

Membre du célèbre « Big Five » américain, le possède probablement les vents les plus percutants du circuit. , directeur musical de la phalange américaine depuis 2010, exploite avec pertinence cette caractéristique, dans un programme original associant Wagner, Hindemith et Dvořák.

Riccardo-Muti-by-Todd-Rosenberg

L'Ouverture du Vaisseau fantôme de confirme d'emblée ce choix. Le chef y déroule une lecture très contrastée et nuancée s'appuyant fortement sur les pupitres de cuivres (cors, trombones et trompettes), tous parfaitement justes et ronds, dont la phénoménale puissance trouve, dans cette acoustique idéale de la Philharmonie, un formidable terrain d'élection. En grand chef lyrique, nous fait vivre la tempête dans un phrasé très descriptif, théâtral à souhait, où les rugissements des cuivres et des bois se répondent avec une particulière acuité, tandis que les cordes sombres et ondoyantes évoquent le drame et l'errance. Un magnifique voyage qui sollicite tous les pupitres de cette phalange prestigieuse, se terminant sur la mélodie apaisante du hautbois signant l'apparition de Senta, figure emblématique de la Rédemption par l'Amour.

Changement de climat avec la rare Symphonie Mathis le peintre de qui fait, une fois encore la part belle aux vents, et à un exceptionnel pupitre d'altos. Une symphonie composée en 1934, quatre ans avant la création de l'opéra éponyme. Inspirée du retable d'Issenheim peint par Matthias Grünewald (1475-1528), y évoque le Concert d'anges, la Mise au tombeau et la Tentation de Saint Antoine comme autant d'occasions pour de faire valoir la clarté et la précision de sa direction, comme la richesse en couleurs de l'orchestration, ici fouillée jusque dans ses moindres détails (xylophone, triangle). Si l'émouvante déploration portée par le legato de la flûte et du hautbois impressionne dans le deuxième mouvement, la dynamique et la tension reprennent tous leurs droits dans le troisième mouvement où le peintre s'identifie à Saint Antoine tourmenté par des visions d'enfer, recrutant cordes, percussions et bois dans une cavalcade orchestrale préludant à un grand Alléluia cuivré concluant en majesté cette partition haletante.

occupe à lui seul la seconde partie de concert avec la célébrissime Symphonie n° 9 dite « Du Nouveau Monde » où le charismatique chef italien parvient encore à nous étonner en nous maintenant sous l'emprise envoûtante d'un parcours orchestral captivant où rien ne manque, ni les performances solistiques (altos, cordes graves, dans l'entame de l'Adagio initial, sonnerie de cor de l'Allegro molto, bois omniprésents avec en particulier les solos de cor anglais et de flûte, cuivres véhéments dans le choral cuivré du Largo comme dans l'Allegro final), ni la maîtrise consommée de la dynamique et de l'agogique, ni la profusion de contrastes, de nuances et de couleurs empruntées au nouveau monde, comme au folklore de la Mitteleuropa, sans omettre une totale adhésion de la part des musiciens pour une interprétation tout simplement parfaite.

L'Interlude de l'Acte II de Fedora de Giordano conclut magistralement cette belle soirée de musique.

Crédit photographique : Riccardo Muti © Todd Rosenberg

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Paris. Philharmonie. Grande Salle Pierre Boulez. 17-I-2020. Richard Wagner 1813-1883) : Ouverture en ré mineur du Vaisseau fantôme ; Paul Hindemith (1895-1963) : Symphonie Mathis le peintre ; Antonín Dvořák (1841-1904) : Symphonie n° 9 en mi mineur dite « Du Nouveau Monde ». Chicago Symphony Orchestra, direction : Riccardo Muti

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1 commentaire sur “Riccardo Muti dirige le Chicago Symphony Orchestra à la Philharmonie de Paris”

  • antoine martin dit :

    Naturellement une magnifique machine orchestrale mais un peu trop dans sa zone de confort avec Wagner et Dvorak ; la partition la plus significative était pour mois la magnifique suite Mathis le peintre et on entend trop rarement Hindemith qui a écrit pas mal de chefs d’œuvre orchestraux ( excellent coffret Decca avec Blomsdedt).
    Notamment la tentation de St Antoine ( 3ème pièce ) montre la magnificence des cordes et le CSO n’a pas qu’une section de cuivres très réputée.
    Enfin un Muti se « déboutonnant » dans un bis lyrique et débordant d’italianité et le maestro s’est mis à sourire !

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