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Pour le piano : six interprètes invités à l’Auditorium de Radio France

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Paris. Maison de la Radio. 13-X-2019. Serge Rachmaninov (1873-1943) : Variations sur un thème de Corelli op.42 pour piano ; Maurice Ravel (1875-1937) : Valses nobles et sentimentales, pour piano ; Claude Debussy (1862-1918) : En blanc et noir pour deux pianos ; J.S. Bach (1685-1750) : Concerto italien en fa majeur BWV 971 pour clavecin ; Philip Glass (né en 1937) : Étude pour piano n°9 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Variations sur le ballet « Das Waldmädchen » WoO71, pour piano ; Georges Enesco (1881-1955) : « Pavane », extraite de la Suite pour piano n°2 op.10, pour piano ; Yves Chauris (né en 1980) : Mineral pianos pour 2 pianos (CM). Vanessa Benelli Mosell, Bertrand Chamayou, Selim Mazari, Jean-Frédéric Neuburger, Alain Planès, Vanessa Wagner, piano. Présentation : Clément Rochefort

Pour ouvrir la série des récitals de piano à l'Auditorium de Radio France, a eu l'idée d'inviter six interprètes choisis parmi les pianistes qui feront la tête d'affiche d'un des concerts de la saison : autant d'œuvres et d'approches différentes du clavier dans un concert marathon passionnant, que vient couronner la création mondiale pour deux pianos d'.

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C'est qui débute avec les Variations sur un thème de Corelli de Serge Rachmaninov, une pièce où le Russe reprend le thème de la Folia et transgresse le modèle baroque  au sein d'une écriture brillante autant qu'inventive. Le piano rugit sous les doigts d'acier de l'interprète dont la technique spectaculaire ne manque pas d'impressionner, tout comme sa capacité à tirer du piano la plénitude de ses résonances. Les Valses nobles et sentimentales de sonnent de manière plus délicate et poétique sous le jeu d' qui pare d'un voile de mélancolie ce chef d'œuvre de grâce et de raffinement. Pour deux pianos cette fois, En blanc et noir de invite sur scène et , deux pianistes qui se connaissent bien et dont le premier joue les œuvres du second. Rarement on aura entendu cette pièce, pleine de mystère et de sous-entendus, interprétée avec autant de couleurs sur le clavier et d'énergie du son dans le toucher. La technique hors norme des deux artistes est mise au service du timbre et du mouvement, deux dimensions qui s'exercent avec une virtuosité sidérante dans cette œuvre de maturité (1916). Citations, sonneries et signaux relèvent d'une dramaturge souterraine dont les deux pianistes tendent les fils avec une intelligence du texte et une sensibilité qui nous comblent.

En seconde partie, a choisi de mettre en résonance la musique de J.S.Bach (son Concerto italien) et celle de . La lumière et l'aura de résonance, doublées d'une clarté d'articulation exemplaire, qui émanent du Concerto italien se retrouvent dans l'Étude n° 9 du minimaliste américain, à laquelle la pianiste confère une vitalité et une once de sensualité bienvenue. Le benjamin de cette pléiade d'artistes, Selim Mazari, tout juste 27 ans, a mis à son programme les Variations sur le ballet « Das Waldmädchen » de qu'il vient d'enregistrer chez Mirare et qu'il joue avec l'assurance et le recul de ses pairs. La « Pavane » extraite de la Suite pour piano n° 2 de confirme les qualités d'un très beau piano : délicatesse du toucher, élégance de la ligne, homogénéité du clavier et transparence des textures dans une pièce où se ressent l'influence de Debussy.

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et  reviennent sur scène pour la création mondiale de Mineral pianos qui leur est dédiée. Esquissée en 2011, à l'époque où le compositeur est à la Villa Kujoyama de Kyoto, la partition pour deux pianos est totalement remaniée en 2019 : timbre, espace, matière, pourrait-on dire, pour embrasser d'une seule expression l'écriture pianistique subtile et singulière d'. On ne peut s'empêcher, à l'écoute de la pièce, d'évoquer les images et atmosphère des jardins zen de la ville japonaise : blocs de pierre éminents, silences habités que semble répercuter la musique du compositeur. Dans le début de Mineral pianos, des éclats de matière s'entendent dans l'aigu du registre des deux pianos, impacts solaires dont les résonances, comme une ombre portée, glissent progressivement sur tout le clavier. L'écriture est comme aimantée par la sphère lumineuse des instruments où les sonorités cristallines entretenues par le jeu des deux pianistes sont mises en orbite. Elles continuent longtemps et obstinément de projeter leur éclat avant le geste éruptif des deux interprètes toujours solidaires. Ils investissent cette fois le médium-grave dans un épisode véhément qui tord le cou à la lumière et ponctue sans appel cette trajectoire dans le noir. Avec une synergie exemplaire et cette appétence à faire jaillir de leur clavier couleurs et matières inouïes, les deux pianistes nous éblouissent dans cette interprétation totalement habitée de la nouvelle œuvre d' .

 

Crédits photographiques : Radio France © Alexandra Chauris

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Paris. Maison de la Radio. 13-X-2019. Serge Rachmaninov (1873-1943) : Variations sur un thème de Corelli op.42 pour piano ; Maurice Ravel (1875-1937) : Valses nobles et sentimentales, pour piano ; Claude Debussy (1862-1918) : En blanc et noir pour deux pianos ; J.S. Bach (1685-1750) : Concerto italien en fa majeur BWV 971 pour clavecin ; Philip Glass (né en 1937) : Étude pour piano n°9 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Variations sur le ballet « Das Waldmädchen » WoO71, pour piano ; Georges Enesco (1881-1955) : « Pavane », extraite de la Suite pour piano n°2 op.10, pour piano ; Yves Chauris (né en 1980) : Mineral pianos pour 2 pianos (CM). Vanessa Benelli Mosell, Bertrand Chamayou, Selim Mazari, Jean-Frédéric Neuburger, Alain Planès, Vanessa Wagner, piano. Présentation : Clément Rochefort

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