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Délectations lisztiennes avec Cyrille Dubois et Tristan Raës

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Franz Liszt (1811-1886) : « Hohe Liebe », « Jugendglück », Liebestraum : « O lieb », « Morgens steh’ ich auf und frage », « Es rauschen die Winde », « Die Loreley », « Freudvoll und Leidvoll », « Vergiftet sind meine Lieder », « Bist du », « Was Liebe sei », « Die Zelle in Nonnenwerth », « Nimm einen Strahl der Sonne », « Laßt mich ruhen », « Schwebe, schwebe blaues Augen », « Der Fischerknabe », « S’il est un charmant gazon », « Enfant, si j’étais roi », « Oh ! quand je dors », « Comment, disaient-ils », « Angiolin dal biondo crin », Trois Sonnets de Pétarque : « Pace non trovo », « Benedetto sia ‘l giorno », « I’ vidi in terra angelico costumi ». Cyrille Dubois, ténor. Tristan Raës, piano. 1 CD. Aparté. Enregistré les 15, 17 et 18 octobre 2018. Notice de présentation bilingue (français et anglais). Durée : 82:31

 

Dans un programme exclusivement consacré aux plus belles pages de Liszt, les deux artistes français remportent l'adhésion par la force et la délicatesse de leur interprétation. Album à marquer d'une pierre blanche dans une discographie lisztienne de qualité, mais non pléthorique.

DuboisLeur premier récital au disque Clairières dans le ciel, consacré aux musiciens de la Grande guerre, n'avait pas échappé à ResMusica avec son programme consacré à des œuvres rares et peu connues. Avec , et abordent un certain nombre de grandes pages du répertoire qui ont été enregistrées avant eux par de grands chanteurs spécialisés dans le lied allemand : Diana Damrau, Felicity Lott, Janet Baker, Margaret Price, Dietrich Fischer-Dieskau, Brigitte Fassbaender, etc. Rares cependant sont les voix de ténor à s'être mesurées à la tessiture extrêmement tendue de nombres de ces morceaux, comme notamment les Trois sonnets de Pétrarque, ou d'autres pièces françaises (Oh ! Quand je dors) ou allemandes (Bist du).

La perfection vocale de lui permet de chanter en maître les morceaux les plus redoutables, dont il semble se jouer de toutes les difficultés techniques : phrases longuement tenues, aigus forte ou planants, trilles, etc. La diction française du jeune ténor, on le savait, est l'une des plus accomplies qu'il soit donné à entendre aujourd'hui, et sans doute également de par le passé. Jamais les vers de Hugo n'ont si bien retenti dans les quatre mélodies retenues ici. De l'italien et de l'allemand, on comprend chaque syllabe aussi, même si l'on doute que la langue de Goethe, un rien sous-accentuée, puisse être perçue comme réellement authentique par des oreilles germaniques qui pourraient y déceler une certaine préciosité. On ne se délectera pas moins des vers de Heine, Goethe et autres, distillés de façon aussi exquise.

Mais ce qui fait toute la poésie de ce disque, ce sont les infinies couleurs vocales qui marquent ces pages au raffinement subtil, et qui permettent à leur interprète d'évoquer toute la gamme des émotions du cœur humain. Des extases de l'amour physique ou spirituel, du désespoir de l'amour non partagé, de l'émerveillement devant les beautés de la nature ou de l'effroi que ses dérèglements suscitent, tout est dit par ce chant solaire et lunaire à la fois, qui crée à chaque page le climat idoine qui lui correspond le mieux. On notera d'ailleurs l'intelligence et la pertinence de l'agencement de ces pages.

Complice de depuis plusieurs années, est l'accompagnateur idéal. Son toucher délicat, passionné quand il faut, offre à ce chant fier et subtil le plus beau des écrins. Nous « exigeons » de nombreuses suites à cet album particulièrement inspirant !

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Franz Liszt (1811-1886) : « Hohe Liebe », « Jugendglück », Liebestraum : « O lieb », « Morgens steh’ ich auf und frage », « Es rauschen die Winde », « Die Loreley », « Freudvoll und Leidvoll », « Vergiftet sind meine Lieder », « Bist du », « Was Liebe sei », « Die Zelle in Nonnenwerth », « Nimm einen Strahl der Sonne », « Laßt mich ruhen », « Schwebe, schwebe blaues Augen », « Der Fischerknabe », « S’il est un charmant gazon », « Enfant, si j’étais roi », « Oh ! quand je dors », « Comment, disaient-ils », « Angiolin dal biondo crin », Trois Sonnets de Pétarque : « Pace non trovo », « Benedetto sia ‘l giorno », « I’ vidi in terra angelico costumi ». Cyrille Dubois, ténor. Tristan Raës, piano. 1 CD. Aparté. Enregistré les 15, 17 et 18 octobre 2018. Notice de présentation bilingue (français et anglais). Durée : 82:31

 
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