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Pierre Hantaï en récital sur le clavecin historique du château d’Assas

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Château d’Assas. 11-X-2019. Œuvres de Johann Sebastian Bach (1685-1750), François Couperin (1668-1733), Jean-Philippe Rameau (1683-1764). Pierre Hantaï, clavecin

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Le château d'Assas accueille le premier concert de la sixième édition des Rencontres de Musiques Anciennes en Pic-Saint-Loup, conçues comme une promenade autant musicale que patrimoniale

assas

a choisi d'annoncer lui-même les pièces du programme, comme pour partager avec le public un choix dans l'instant permettant de s'adapter au mieux à l'instrument et à l'humeur du moment, ainsi que le faisait souvent Scott Ross en son temps. Dans une première partie consacrée à , trois Préludes et Fugues se succèdent dans un style bien différent. Le premier diptyque est écrit pour Lautenwerk, un clavecin aux cordes en boyau dont la sonorité se rapproche de celle du luth. C'est ensuite un Prélude et Fugue du Clavier bien tempéré, avec un prélude riche en chromatismes, qui donne un ton plutôt austère à ce début de programme. Heureusement, la pièce suivante est plus « décorative », transcription d'une œuvre pour violon, qui fait sonner l'instrument. La deuxième partie nous emmène en France, avec une alternance de pièces de et de . Après une transcription de l'Entrée des Boréades, ce sont deux pièces de Couperin (La linotte effarouchée et La Flore) qui nous rappellent que connait parfaitement l'ornementation raffinée du style français. Mais c'est dans Rameau qu'il se montre flamboyant, avec une Sarabande dont les reprises offrent des arpègements chatoyants, puis Les tourbillons, pièce virtuose dont le claveciniste maîtrise parfaitement les fusées, comme un feu d'artifice.

La troisième partie est un retour à Bach, avec la sixième Partita, suite monumentale qui s'ouvre sur une Toccata théâtrale, aux grandes envolées rhétoriques. Le toucher de sert bien la lisibilité de l'écriture très architecturée de cette pièce. La courante, volubile, est particulièrement bien maîtrisée, ainsi que les autres mouvements de danses aux appuis très sûrs. Deux bis sont réclamés par le public du salon vert : une Ouverture de Bach transcrite d'une suite pour violoncelle seul, suivie par les inusables Barricades Mystérieuses de Couperin, jouées « vivement » comme le demande le compositeur. Une fois de plus, le grand clavecin anonyme français qu'abrite la Folie languedocienne d'Assas s'est montré à la hauteur de sa réputation.

Crédit photographique : © Bruno Garcia

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