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Gianandrea Noseda en affinités avec la 4e de Chostakovitch

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Dimitri Chostakovitch (1906-1975) : Symphonie n° 4 en ut mineur op. 43. London Symphony Orchestra, direction : Gianandrea Noseda. 1 SACD hybride LSO Live. Notice trilingue. Enregistré en concert au Barbican (Londres) les 1er et 4 novembre 2018. Durée : 64:39

 

à la tête du poursuit son cycle Chostakovitch et affirme avec la complexe et déroutante Symphonie n° 4 ses affinités avec le compositeur. 

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Composée en 1936 et retirée de l'affiche peu avant sa création par lui-même, en plein ouragan suite à la dénonciation dans la Pravda de l'opéra Lady MacBeth de Mzensk pour pornographie et formalisme petit-bourgeois, la Symphonie n° 4 est le premier sommet du corpus symphonique du compositeur et la dernière symphonie qu'il a composé en artiste spontanément libre. La liberté et le courage dont il fera preuve ultérieurement, dont on a peu idée à l'Ouest (pessimisme de la Symphonie n° 8 en pleine guerre, refus de grandiloquence patriotique de la Symphonie n° 9 en 1945, charge contre le camarade Staline dans la Symphonie n° 10, dénonciation farouche de l'antisémistisme dans la Symphonie n° 13) seront des actes extrêmement risqués mais commis en connaissance de cause.

Quelle est donc la symphonie imaginée par un artiste libre et déjà au sommet de ses moyens ? Un vaste opus de plus d'une heure, à l'effectif pléthorique mais qui sonne toujours clair et ne sature jamais, aux atmosphères toujours changeantes, où la sauvagerie succède au mystère et à l'intime. Une œuvre insaisissable à force de pouvoir paraître décousue, et qui en vérité résume dans l'orchestre aussi bien les univers de l'opéra, du cinéma que de la forme musicale sonate la plus pure.

Après la réussite de la Symphonie n° 8 enregistrée en concert quelques mois plus tôt,  confirme ses affinités profondes avec cette musique, dont – sans doute grâce à sa grande expérience de chef d'opéra, il comprend et sait mettre en valeur la théâtralité et l'impureté stylistique au service de l'impact émotionnel. Des caractéristiques héritées directement de deux autres géants symphonistes liées consubstantiellement à l'opéra, Berlioz et Mahler.

On admire chez la capacité tant à déchaîner les masses orchestrales qu'à extraire la pure poésie des passages chambristes. Côté démonstration orchestrale, au premier mouvement l'ouverture et le presto aux cordes suivi du spectaculaire crescendo orchestral sont parfaitement menés, tandis que la conclusion de l'œuvre avec le célesta est hors du temps et magique. Pour comparer avec une baguette contemporaine, Andris Nelsons avec le Boston Symphony Orchestra (DG) est plus brillant et dynamique, mais finalement paraît superficiel et manque l'essentiel. Noseda a la sagesse et la force de doser les contrastes avec modération, et ainsi relie les épisodes et crée au final une impression d'unité. On attend la suite du cycle avec intérêt, car un grand maître dans l'interprétation de Chostakovitch est en train de naître.

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Dimitri Chostakovitch (1906-1975) : Symphonie n° 4 en ut mineur op. 43. London Symphony Orchestra, direction : Gianandrea Noseda. 1 SACD hybride LSO Live. Notice trilingue. Enregistré en concert au Barbican (Londres) les 1er et 4 novembre 2018. Durée : 64:39

 
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1 commentaire sur “Gianandrea Noseda en affinités avec la 4e de Chostakovitch”

  • Michel LONCIN dit :

    S’attaquer quasi d’emblée à la 4ème Symphonie de Chostakovitch … faut l’oser … C’est que cette symphonie de crise équivaut, dans le corpus chostakovien, à ce que représente la 13ème symphonie dans celui d’Allan Pettersson !!!

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