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Marc Nammour, rappeur engagé, au Festival de Royaumont

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Abbaye de Royaumont. Festival 2019. Salle des charpentes. 15-IX-2019. Work in progress. Marc Nammour.
Textes, poésie scandée, direction artistique : Marc Nammour. Chorégraphie, danse : Éloïse Deschemin. Danse : Silvia Di Rienzo.
Guitare électrique, composition : Serge Teyssot-Gay. Percussions, composition : Stéphane Edouard. Son : Olivier Bergeret. Lumières : Wilfried Schick. Accessoires et costumes : Vincent Dupeyron.

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Le rappeur , en résidence à l'abbaye de Royaumont, présente sa nouvelle création Work in Progress. Une œuvre engagée, qui dénonce l'exhortation à travailler plus, avec pertinence et poésie.


Le week-end des 14 et 15 septembre est consacré à la danse contemporaine, avec des créations d', , et et (pour Holy, solo vu au festival de Biarritz).

Rappeur d'origine libanaise, achève une résidence de quatre ans à Royaumont. Il présente ici sa troisième création, Work in progress, en collaboration avec la danseuse et chorégraphe Éloïse Deschemin. Le titre de l'œuvre ne fait pas référence à la pièce elle-même qui serait « en train de se faire » mais plutôt aux anglicismes du monde de l'entreprise, où le travail est érigé en valeur supérieure.
La pièce tient un discours engagé sur la question du travail dans une société libérale et capitaliste. Marc Nammour fustige le discours dominant sur le travail, avec un clin d'œil évident au sarkozisme dont il reprend les mots-clés : « mérite », « productivité », « croissance », « assistanat », « identité », « progrès ». Le travail serait la clé de l'épanouissement de l'individu et le moyen pour le pays de retrouver le chemin de la sacro-sainte croissance. L'artiste énonce, avec humour et dérision, les clichés d'un monde de l'entreprise tourné vers la quête effrénée du profit, et dresse l'image  – un brin caricaturale – du patron qui exige toujours plus de ses employés.

Dans un mélange de rap et de slam, accompagné par la création sonore du percussionniste Stéphane Édouard et du guitariste Serge Teyssot-Gay, Marc Nammour dénonce le discours libéral dominant en montrant les dérives du travail contraignant sur l'individu. Par la danse, Éloïse Deschemin et Silvia Di Rienzo donnent une vision du corps aliéné, voué à des gestes mécaniques et répétitifs, réduit à ses fonctions animales. Elles empilent des briques de carton, à une cadence effrénée, les déplacent au sol avec des gestes répétitifs évoquant un travail à la chaine. Puis elles construisent peu à peu une ville, avec usine et quartiers d'habitation stéréotypés. Retournant les briques face aux spots, celles-ci irradient soudain d'une chaude lumière.


Marc Nammour termine son propos sur un hymne à la paresse, qui n'est pas sans rappeler le célèbre Droit à la paresse de Paul Lafargue, remettant au centre de la vie l'essentiel devenu accessoire : lire, rêver, aimer. Dans l'esprit des travaux de sociologues comme Dominique Méda, Marc Nammour appelle à renverser la proportion travail/loisirs.

Si le propos n'est pas nouveau, si la critique est un peu facile et la remise en cause de la valeur-travail une thématique bien connue, il faut néanmoins saluer la qualité des textes de Marc Nammour, à la fois drôles, poétiques et engagés, et la réunion sur scène de la musique, du chant et de la danse.

Crédits photographiques : © Remi Hostekind

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Textes, poésie scandée, direction artistique : Marc Nammour. Chorégraphie, danse : Éloïse Deschemin. Danse : Silvia Di Rienzo.
Guitare électrique, composition : Serge Teyssot-Gay. Percussions, composition : Stéphane Edouard. Son : Olivier Bergeret. Lumières : Wilfried Schick. Accessoires et costumes : Vincent Dupeyron.

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