Est-ce déjà un symptôme de la « honte de prendre l'avion » ? Depuis avril 2019, la compagnie chorégraphique R.B. Jérôme Bel n'utilise plus l'avion pour ses déplacements.
« La conscience écologique est présente depuis longtemps chez Jérôme Bel, elle s'intensifie aujourd'hui. Cette décision, prise en février dernier, nous permet d'inventer de nouvelles pratiques » plaide Rebecca Lasselin, directrice exécutive de la compagnie. Le prochain spectacle de la compagnie, Isadora Duncan, qui sera créé le 3 octobre prochain au Centre Georges Pompidou pour le Festival d'Automne, sera par exemple montré aux États-Unis avec une distribution américaine, après des répétitions en visioconférence. La compagnie renoue aussi avec les tournées à l'ancienne, en voyageant en train et en effectuant plusieurs étapes. Enfin, pour les pièces avec de grands effectifs de danseurs, comme The show must go on ou Gala, la distribution est aussi locale, avec des assistants ou des chorégraphes/metteurs en scène locaux. Ces nouvelles pratiques sont partagées par d'autres artistes, comme le plasticien Tino Seghal et aussi le Helsingborg Symphony Orchestra en Suède, qui s'engagent à ne plus programmer de musiciens qui se déplacent en avion. « C'est un défi qui remet en cause la globalisation à laquelle nous sommes habitués » souligne Rebecca Lasselin. (DG)