Audio, Musique de chambre et récital, Parutions

Stigmates, une célébration pianistique de Frédérick Martin

Plus de détails

Instagram

Stigmates, œuvres pour piano. Frédérick Martin (1958-2016) : Cinéma muet (in memoriam Chostakovitch) op. 86 ; Sonate n° 1 pour piano op. 74 ; Sonate n° 7 pour piano op. 144 ; Sonate n° 8 pour piano op. 166. Flore Dupuy, piano. Caroline de Gottrau, piano. Sohrab Labib, piano. 1 CD ACEL. Enregistré en 2019 au studio de Meudon. Pierre-François Bourgey, ingénieur du son. Notice bilingue (français-anglais). Durée : 70:43

 
Instagram

Trois pianistes rendent un bel hommage au compositeur , décédé prématurément des suites d'un cancer en 2016 à l'âge de cinquante-huit ans, au travers de quatre pièces emblématiques.

Stigmates

, qui fut la compagne du compositeur et qui préside aujourd'hui l'association FkM consacrée à sa mémoire, interprète les deux premières œuvres du CD. Le piano prend une dimension symphonique dans Cinéma muet, que le compositeur écrit en 2005 en hommage à Chostakovitch, un de ses grands modèles, dont la signature et les dissonances caractéristiques hantent le morceau. C'est une solide forme classique qui gouverne l'élaboration de la Première sonate (2003-2012), également marquée par l'école moderne russe. Deux mouvements au caractère brut et rugueux, évoquant le style satirique de Prokofiev, encadrent un mouvement lent et suave aux harmonies mystérieuses.

La Septième Sonate (2012), interprétée par , débute dans un climat de nocturne aux sonorités fascinantes. Ce monument hypnotique s'étire d'un seul tenant sur plus d'une demi-heure autour d'un thème extatique unique, enivrant, envoûtant jusqu'à l'obsession. Ses transformations infinies s'agencent comme un grandiose essai sur la notion de répétition. Au fil de multiples variations, se nourrit en touche-à-tout des influences de l'école minimaliste américaine, du souffle de la passion romantique, des couleurs de l'impressionnisme et de l'exploration spectrale du son, tout en faisant rayonner sa personnalité singulière sur l'ensemble.

C'est sur son lit d'hôpital que le compositeur écrit ce qui sera son dernier opus, la Huitième sonate pour piano (2016). Son dédicataire, , rencontré peu de temps auparavant, créera la pièce après sa mort. Il offre ici une version poignante de ce testament apaisé en deux mouvements, oscillant entre intériorité méditative et effusions romantiques. y évoque au passage sa passion pour le black métal au travers de tritons et de riffs syncopés répétitifs. Enregistré avec intensité et profondeur par trois interprètes très investis, ce disque se révèle être une excellente porte d'entrée pour découvrir son œuvre.

Lire aussi :

In memoriam Frédérick Martin

 

(Visited 895 times, 1 visits today)

Plus de détails

Instagram

Stigmates, œuvres pour piano. Frédérick Martin (1958-2016) : Cinéma muet (in memoriam Chostakovitch) op. 86 ; Sonate n° 1 pour piano op. 74 ; Sonate n° 7 pour piano op. 144 ; Sonate n° 8 pour piano op. 166. Flore Dupuy, piano. Caroline de Gottrau, piano. Sohrab Labib, piano. 1 CD ACEL. Enregistré en 2019 au studio de Meudon. Pierre-François Bourgey, ingénieur du son. Notice bilingue (français-anglais). Durée : 70:43

 
Mots-clefs de cet article
Instagram

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Reproduire cet article : Vous avez aimé cet article ? N’hésitez pas à le faire savoir sur votre site, votre blog, etc. ! Le site de ResMusica est protégé par la propriété intellectuelle, mais vous pouvez reproduire de courtes citations de cet article, à condition de faire un lien vers cette page. Pour toute demande de reproduction du texte, écrivez-nous en citant la source que vous voulez reproduire ainsi que le site sur lequel il sera éventuellement autorisé à être reproduit.