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Sir Edward Elgar (1857-1934) : Variations sur un Thème original « Enigma », op. 36 ; Concerto pour violoncelle en mi mineur, op. 85 ; Falstaff, étude symphonique en do mineur, op. 68. Gregor Piatigorsky, violoncelle. NBC Symphony Orchestra, direction : Arturo Toscanini. New York Philharmonic-Symphony Orchestra, direction : John Barbirolli, Artur Rodziński. 1 CD SOMM. Enregistré le 5 novembre 1949 au Radio City Studio 8H de New York (Enigma), le 10 novembre 1940 (Concerto) et le 10 octobre 1943 (Falstaff) au Carnegie Hall de New York. ADD [mono]. Notice exemplaire en anglais (Lani Spahr). Durée : 78:55
SOMM RecordingsEn un disque d'une durée généreuse et de transferts impeccables accomplis par Lani Spahr, l'excellent label anglais SOMM Recordings nous gratifie de trois enregistrements d'œuvres d'Edward Elgar issues de radiodiffusions américaines de concerts, dont deux (Enigma Variations et Falstaff) sont de précieuses premières en CD.
Lorsque Edward Elgar (1857-1934), à l'apogée de sa puissance créatrice, fit ses quatre tournées dans une dizaine de villes d'Amérique – en 1905, 1906, 1907 et 1911 – il y était bien connu et largement joué : il avait comme grands défenseurs les chefs d'orchestre Theodore Thomas et Frederick Stock à Chicago, et les frères Frank et Walter Damrosch à New York. Et bien qu'il trouvait ce pays déplaisant et désagréable, l'apport financier pour ses propres prestations musicales n'était surtout pas à négliger… Le 28 juin 1905, Elgar fut gratifié d'un Doctorat en Musique honorifique par son ami le pianiste et professeur Samuel Sanford (1849-1910) de l'Université Yale. Cet événement a marqué le début de la tradition américaine qui perdure à ce jour de jouer le Trio de la Marche Pomp and Circumstance n° 1 en ré d'Elgar lors de la remise des diplômes.
Hormis cette page célébrissime du compositeur, l'œuvre de loin la plus populaire d'Elgar aux États-Unis à ce moment-là comme elle l'est encore partout aujourd'hui, était ses Variations sur un Thème original « Enigma », dont la première américaine fut présentée le 3 janvier 1902 par Theodore Thomas dirigeant le Chicago Orchestra. Elle fut ensuite jouée à New York le 23 mars 1906 sous la direction de Fritz Steinbach, puis le 29 novembre 1910 sous celle de Gustav Mahler. L'œuvre était également admirée par le sévère Arturo Toscanini (1867-1957) qui l'enregistra d'abord en public avec le BBC Symphony Orchestra le 3 juin 1935 (Warner Classics). De plus, cinq émissions de la NBC enregistrées sous la direction de Toscanini ont survécu : celle « officielle » du 10 octobre 1951, magnifique, éditée par RCA, celle sous rubrique du 5 novembre 1949, tout aussi admirable, publiée ici pour la première fois en CD ; les trois autres, curieusement entachées d'erreurs flagrantes de l'orchestre, ne devant pas être prises en compte.
Après la disparition des premiers champions d'Elgar, les exécutions de sa musique en Amérique sont devenues moins fréquentes : Elgar, chez lui et à l'étranger, était de plus en plus perçu comme appartenant à une époque révolue. Le Concerto pour violoncelle, composé en 1919, reçut sa première américaine le 21 novembre 1922 au Carnegie Hall par l'Orchestre de Philadelphie sous la baguette de Leopold Stokowski, avec le célèbre violoncelliste belge Jean Gérardy ; mais il dut attendre novembre 1940 pour sa première représentation par le New York Philharmonic-Symphony Orchestra, à l'époque dirigé par John Barbirolli. C'est cette performance chaleureuse, avec le légendaire soliste Gregor Piatigorsky (1903-1976), que l'on entend sur ce disque. Comme Piatigorsky n'a jamais enregistré le concerto commercialement pour RCA, il s'agit du seul enregistrement connu – public – du violoncelliste russe naturalisé américain.
John Barbirolli (1899-1970) qui l'accompagne fut un interprète privilégié d'Elgar : en juillet 1928, suite au premier enregistrement mondial chez la National Gramophonic Society de l'Introduction et Allegro pour cordes, le compositeur en personne loua le chef d'orchestre en ces termes : « je sais que Monsieur Barbirolli est un jeune extrêmement capable et, à juste titre, a ses propres idées, ajouté à cela qu'il est un chef remarquablement doué ». Violoncelliste de formation, Barbirolli fut étroitement associé au Concerto pour violoncelle d'Elgar duquel il participa à la création le 27 octobre 1919 comme musicien de l'Orchestre Symphonique de Londres sous la direction de l'auteur, et de rappeler son enregistrement légendaire de cette œuvre avec l'incomparable Jacqueline du Pré au violoncelle (Warner Classics).
Au contraire de Barbirolli, Artur Rodziński (1892-1958) n'était guère familier de l'œuvre d'Elgar, et son choix de diriger ce 10 octobre 1943 l'étude symphonique Falstaff à l'apogée de sa carrière reste un mystère, d'autant que cette partition est l'une des plus complexes et exigeantes de son auteur. Lani Spahr, qui en plus de la remarquable restauration sonore de ces documents, a rédigé la notice substantielle de la plaquette, nous apprend en y donnant tous les détails que 291 mesures ont été coupées pour cette exécution, sans doute pour se conformer à la stricte durée de radiodiffusion de l'époque en vigueur dans ce pays. Même si l'on peut déplorer ces coupures, l'excellence de l'interprétation compense en grande partie cette décision. Il s'agit ici de la première publication commerciale de cet enregistrement.
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Sir Edward Elgar (1857-1934) : Variations sur un Thème original « Enigma », op. 36 ; Concerto pour violoncelle en mi mineur, op. 85 ; Falstaff, étude symphonique en do mineur, op. 68. Gregor Piatigorsky, violoncelle. NBC Symphony Orchestra, direction : Arturo Toscanini. New York Philharmonic-Symphony Orchestra, direction : John Barbirolli, Artur Rodziński. 1 CD SOMM. Enregistré le 5 novembre 1949 au Radio City Studio 8H de New York (Enigma), le 10 novembre 1940 (Concerto) et le 10 octobre 1943 (Falstaff) au Carnegie Hall de New York. ADD [mono]. Notice exemplaire en anglais (Lani Spahr). Durée : 78:55
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