L’Ensemble Diderot explore la sonate en trio à travers l’Europe baroque
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The London Album, the trios sonatas in England before 1680. Œuvres de Robert King (c.1660-1726), Giovanni Battista Draghi (c.1640-1708), Henry Purcell (1658-1695), Johann Godfrey Keller (avant 1704), John Blow (1648-1708), Gerhardt Diessener (c.1640-1683). Ensemble Diderot, Johannes Pramsohler et Rodan Bernabé, violons, Gulrim Choi, violoncelle, Philippe Grisvard, clavecin. 1 CD Audax. Enregistré à Toblach en décembre 2018. Durée : 66:10
The Paris Album, the trio sonata in France before 1700. Élisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729), Sébastien de Brossard (1655-1730), André Campra (1660-1744), François Couperin (1668-1733), Louis-Nicolas Clérambault (1676-1749), Jean-Féry Rebel (1666-1747).Ensemble Diderot, Johannes Pramsohler et Roldan Bernabé, violons, Eric Tinkerhess, viole de gambe, Philippe Grisvard, clavecin. 1 CD Audax. Enregistré à Toblach en décembre 2018. Durée : 65:13
Audax RecordsAvec ses deux enregistrements London Album et Paris Album, le jeune Ensemble Diderot, sous l'impulsion du violoniste Johannes Pramsohler, nous propose un panorama de la sonate en trio dans l'Europe de la fin du dix-septième siècle. Ou comment le style italien vient influencer la France et l'Angleterre à la même époque.
Deux violons et la basse continue (clavecin et basse d'archet) : voici la formation typique de la sonate en trio dont la forme nous vient d'Italie, portée à l'excellence par Corelli. En Angleterre, c'est la figure tutélaire d'Henry Purcell qui sert de fil conducteur à cette introduction du style transalpin. À la restauration des Stuart, après les terribles années Cromwell, c'est vers la France et l'Italie que se tourne la vie musicale londonienne. Le violon vient peu à peu remplacer la viole, et la pratique amateur laisse place aux musiciens professionnels, à cause des exigences techniques du nouveau style venu du continent. En provenance d'Italie ou d'Allemagne, les artisans de cette nouvelle pratique infusent le style anglais en introduisant des éléments rhétoriques typiquement italiens (chromatismes, bariolages violonistiques…) ou français (rythme pointé des ouvertures…). Le résultat de ces influences croisées culmine dans les sonates en trio de Purcell. On retrouve également ici la Sonate en sol mineur de Draghi enregistrée il y a peu par La Rêveuse (Mirare) qui nous proposait une version mêlant flûte et violon dans le même répertoire.
En France, c'est à la mort de Lully (en 1687) que les compositeurs se tournent vers les formes italiennes du concerto et de la sonate. Le musicien choisi par l'Ensemble Diderot comme fil conducteur de ce programme est Sébastien de Brossard. Collectionneur autant que compositeur, il nous lègue le plus grand corpus de partitions de son époque et de précieuses annotations sur la façon de les jouer. Cet enregistrement propose deux sonates inédites de Brossard conservées en Suède sous forme de copies, et une autre plus « française » conservée à la BnF, où l'on retrouve les danses typiques de la suite. Plus inventifs dans leur synthèse franco-italienne, André Campra, Louis-Nicolas Clérambault et Élisabeth Jacquet de la Guerre nous offrent des pépites. Mais c'est avec François Couperin que le genre de la sonate en trio culminera, parfaite illustration des « Goûts réunis » qui nous est proposée ici par la sonate La convalescente. La pièce la plus étonnante du Paris Album est le Tombeau de Monsieur de Lully de Jean-Féry Rebel : rendant hommage au maître disparu qui avait imposé son style « officiel » à toute la vie musicale française, Rebel s'en éloigne subtilement pour nous offrir un programme dramatique décrivant avec force chromatismes les plaintes, le glas, les soupirs et jusqu'au tremblement de terre, où les archets des violons se déchaînent comme dans les « tempêtes » des opéras lullystes.
Dans ces deux programmes très intelligemment construits et bien présentés dans le texte des livrets, les musiciens de l'Ensemble Diderot font merveille et se situent d'emblée comme une référence dans le paysage du baroque instrumental. Dans le disque Paris Album, la basse de viole d'Eric Tinkerhess remplace le violoncelle de Gulrim Choi. La viole est particulièrement remarquable dans la sonate de Jacquet de la Guerre où elle tient par moment un rôle de soliste indépendant de la basse continue. La réalisation de Philippe Grisvard au clavecin est un modèle du genre. Quant à la musicalité des violons, elle est parfaite de bout en bout, dans un remarquable équilibre entre les voix. Les tempi allants engendrent une bonne humeur communicative et les contrastes avec les mouvements lents semblent parfaitement naturels. Du grand art.
Lire aussi : notre entretien avec Johannes Pramsohler.
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The London Album, the trios sonatas in England before 1680. Œuvres de Robert King (c.1660-1726), Giovanni Battista Draghi (c.1640-1708), Henry Purcell (1658-1695), Johann Godfrey Keller (avant 1704), John Blow (1648-1708), Gerhardt Diessener (c.1640-1683). Ensemble Diderot, Johannes Pramsohler et Rodan Bernabé, violons, Gulrim Choi, violoncelle, Philippe Grisvard, clavecin. 1 CD Audax. Enregistré à Toblach en décembre 2018. Durée : 66:10
The Paris Album, the trio sonata in France before 1700. Élisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729), Sébastien de Brossard (1655-1730), André Campra (1660-1744), François Couperin (1668-1733), Louis-Nicolas Clérambault (1676-1749), Jean-Féry Rebel (1666-1747).Ensemble Diderot, Johannes Pramsohler et Roldan Bernabé, violons, Eric Tinkerhess, viole de gambe, Philippe Grisvard, clavecin. 1 CD Audax. Enregistré à Toblach en décembre 2018. Durée : 65:13
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