Petite Messe solennelle de Rossini par Gustavo Gimeno

Moins aventureuse qu'à une certaine époque, la discographie de l'Orchestre Philharmonique du Luxembourg s'enrichit avec cette nouvelle publication dirigée par Gustavo Gimeno du dernier chef-d'œuvre de Rossini, la Petite Messe solennelle (1863) dans sa version orchestrée par le compositeur lui-même en 1867.

Écrite à l'origine pour douze chanteurs, deux pianos et harmonium, cette sacrée musique assurément, inventive, d'une grande diversité stylistique, n'est pas à proprement parler de la musique sacrée, même si elle n'est pas dénuée d'une certaine religiosité.

Quelque soit la version retenue, il faut un bon chœur avant tout, ce que propose cet enregistrement avec les choristes de la Wiener Singakademie, pourtant un chœur symphonique constitué d'amateurs, qui se joue des difficultés des doubles fugues (Cum Sancto Spiritu et Et resurrexit) comme du dénuement des passages a cappella. La direction de Gustavo Gimeno est expressive et soignée et l'orchestre ne couvre heureusement pas le chœur. Le quatuor de soliste suscite quant à lui des impressions assez réservées. Se détachent de notre point de vue la mezzo-soprano Sara Mingardo, assez touchante, déjà présente dans l'enregistrement d'Antonio Pappano (EMI) et, dans une moindre mesure, la soprano Eleonora Buratto.

Un enregistrement assez plaisant et qui se tient dans l'ensemble mais qui n'éclipse pas la version de Riccardo Chailly (celle parue en DVD chez EuroArts filmée à Leipzig en 2008). Notre préférence va néanmoins à la version originale, plutôt avec un chœur de chambre, par exemple le disque très réussi de Marcus Creed publié par Harmonia Mundi et paru en 2001.