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Paris. Opéra Garnier. 13-VI-2019. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Don Giovanni, dramma giocoso en deux actes K. 527, sur un livret de Lorenzo da Ponte. Mise en scène : Ivo van Hove. Décors et Lumières : Jan Versweyveld. Costumes : An D’Huys. Vidéo : Christpher Ash. Dramaturgie : Jan Vandenhouve. Avec : Étienne Dupuis, Don Giovanni ; Ain Anger, Il Commendatore ; Jacquelyn Wagner, Donna Anna ; Stanislas de Barbeyrac, Don Ottavio ; Nicole Car, Donna Elvira ; Philippe Sly, Leporello ; Mikhail Timoshenko, Masetto ; Elsa Dreisig, Zerlina. Chœur de l’Opéra National de Paris. Orchestre de l’Opéra National de Paris, direction : Philippe Jordan
Éminemment classique dans sa mise en scène comme dans sa direction musicale, cette nouvelle production de Don Giovanni à l'Opéra de Paris vaut surtout par une distribution reposant pour l'essentiel sur de jeunes chanteurs.
En succédant à la décapante et inusable vision de Michael Haneke, la mise en scène d'Ivo van Hove parait évidemment bien sage, voire indigente et, en tous cas, diamétralement opposée à la précédente, par sa fidélité au livret et par son absence de message sociétal ou socio-politique sous-jacent. Un premier degré qui n'est toutefois pas synonyme de niaise simplicité tant cette lecture du divin Mozart entraîne immédiatement l'adhésion par sa lisibilité, transposant simplement l'intrigue dans une ville déserte du sud de l'Italie dans les années 50, sur fond de vendetta dont témoignent les pistolets portés à la ceinture. La scénographie très minérale joue sur l'alternance de l'ombre et de la lumière, à la façon de Giorgio De Chirico ou de Piranèse, entretenant le mystère, la duplicité et la fuite, participant à la fois du décor et du drame. Tout, ici, n'est que théâtre, livret et musique suivant le cours des événements menés par un Don Giovanni « noir et dénué de toute empathie ».
Dans la fosse, le Mozart proposé par Philippe Jordan, à l'image de l'Ouverture, parait un peu daté, manquant de relief et de couleurs, trop policé, se complaisant volontiers dans une beauté sonore toute apollinienne. Clarté du discours, ambiance chambriste et équilibre sont ici les maîtres mots pour servir les chanteurs.
À commencer par Étienne Dupuis, qui campe un Don Giovanni arrogant vocalement par sa puissance face à un Leporello (Philippe Sly) qui manque peut-être un peu d'envergure et d'allegria dans l'air du catalogue. Ain Anger convainc immédiatement par la stature de sa basse et son charisme dans le rôle du Commandeur pour devenir saisissant dans le Final du II, tandis que Mikhail Timoshenko semble un peu timide et réservé dans la peau de Masetto. Stanislas de Barbeyrac ne démérite pas en Ottavio, par la longueur de son souffle et l'ampleur de son timbre. Du côté des dames, Elsa Dreisig (Zerlina) fait valoir son beau soprano dans un « Vedrai, carino » à vous tirer les larmes, Jacquelyn Wagner (Donna Anna) malgré un timbre un peu acide et Nicole Car (Donna Elvira) irréprochables toutes deux complètent cette distribution de jeunes chanteurs pleins de talent.
Crédit photographique : © Charles Duprat / Opéra National de Paris
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Paris. Opéra Garnier. 13-VI-2019. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Don Giovanni, dramma giocoso en deux actes K. 527, sur un livret de Lorenzo da Ponte. Mise en scène : Ivo van Hove. Décors et Lumières : Jan Versweyveld. Costumes : An D’Huys. Vidéo : Christpher Ash. Dramaturgie : Jan Vandenhouve. Avec : Étienne Dupuis, Don Giovanni ; Ain Anger, Il Commendatore ; Jacquelyn Wagner, Donna Anna ; Stanislas de Barbeyrac, Don Ottavio ; Nicole Car, Donna Elvira ; Philippe Sly, Leporello ; Mikhail Timoshenko, Masetto ; Elsa Dreisig, Zerlina. Chœur de l’Opéra National de Paris. Orchestre de l’Opéra National de Paris, direction : Philippe Jordan
je rejoins très largement votre critique, notamment sur la clarté, la simplicité de la mise en scène et le travail d’équipe qui l’accompagne si bien, petite réserve toutefois sur la Donna Anna de Jacquelyn Wagner que j’ai trouvé un peu acide mais assurant cependant une belle incarnation du personnage.