Éliane Reyes en récital au Goethe Institut de Paris
Plus de détails
Paris. Goethe Institut. 14-V-2019. Robert Schumann (1810-1856) : Chant de l’aube n° 1 en ré majeur op. 133 ; Maurice Ravel (1875-1937) : Jeux d’eau ; Franz Liszt (1811-1886) : Les Jeux d’eau à la Villa d’Este, extrait du troisième recueil des Années de Pèlerinage ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Fantaisie en ré mineur KV 397 ; Frédéric Chopin (1810-1849) : Ballade n° 4 en fa mineur op. 52 ; Benjamin Godard (1849-1895) : Rêve vécu ; Nicolas Bacri (né en 1961) : Saisons ; Claude Debussy (1862-1918) : l’Isle Joyeuse. Éliane Reyes, piano
Dans le cadre du cycle « Piano mon amour » de la saison Blüthner, l'Institut Goethe de Paris reçoit la pianiste Éliane Reyes pour un récital très inspiré, passionnant par son éclectisme qui convoque nombre de compositeurs figurant déjà dans son imposante discographie.
Pianiste prodige, assez discrète sur les scènes parisiennes, épouse du compositeur Nicolas Bacri, Éliane Reyes, adoubée par les plus grands comme Vladimir Ashkenazy et Martha Argerich, est reconnue pour la délicatesse et l'à propos de ses interprétations, ainsi que pour son insatiable curiosité musicale au disque (Tansman, Godard), appétence d'ailleurs plusieurs fois récompensée par la critique (tels les 24 Intermezzi d'Alexandre Tansman, Clef d'Or ResMusica).
Ce concert en forme de florilège donne l'occasion au public parisien d'apprécier, dans ce cadre intimiste, toutes les facettes de son jeu fait d'une technique irréprochable, d'une virtuosité bien contenue sans effets de manche, auxquelles s'ajoute un sens de la narration envoûtant, haut en couleurs.
Le récital s'ouvre sur un hommage à Jörg Demus récemment disparu auquel Eliane Reyes dédie la Fantaisie KV 397 de Mozart que le pianiste autrichien enregistra en son temps (Saphir 2006). Moment de sombre recueillement et de fausse allégresse avant que la virtuosité pianistique ne reprenne ses droits dans la mise en miroir et les déferlements des très païens Jeux d'eau de Ravel face aux non moins virtuoses, mais plus religieux et méditatifs Jeux d'eau à la Villa d'Este de Franz Liszt, extraits de la Troisième année de Pèlerinage. Frédéric Chopin ensuite, incontournable, avec sa Ballade n°4 qui apporte un moment de romantisme et de poésie intenses en déployant toute la richesse de sa polyphonie sous les doigts de la pianiste. Romantiques également, quoique moins émouvants, le Rêve vécu de Benjamin Godard et le Chant de l'aube n° 1 de Robert Schumann précèdent les Saisons de Nicolas Bacri. Quatre intermezzi qui résultent de différentes commandes où se succèdent l'Automne en hommage à Henri Dutilleux, Hiver inspiré de « Für Elise » de Beethoven, Printemps dédié à Éliane Reyes, puis Eté, plus virtuose et spectaculaire, composé à la mémoire de Debussy et constituant ainsi une liaison idéale avec l'Isle Joyeuse qui révèle, ici, tout l'amour de Claude pour Emma Bardac dans une profusion de couleurs et une dynamique jubilatoire apportant une heureuse conclusion à cet admirable récital.
Crédit photographique : Éliane Reyes © Manuel Gouthiere
Plus de détails
Paris. Goethe Institut. 14-V-2019. Robert Schumann (1810-1856) : Chant de l’aube n° 1 en ré majeur op. 133 ; Maurice Ravel (1875-1937) : Jeux d’eau ; Franz Liszt (1811-1886) : Les Jeux d’eau à la Villa d’Este, extrait du troisième recueil des Années de Pèlerinage ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Fantaisie en ré mineur KV 397 ; Frédéric Chopin (1810-1849) : Ballade n° 4 en fa mineur op. 52 ; Benjamin Godard (1849-1895) : Rêve vécu ; Nicolas Bacri (né en 1961) : Saisons ; Claude Debussy (1862-1918) : l’Isle Joyeuse. Éliane Reyes, piano