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Grandeur et objectivité de Thielemann dans le Requiem de Verdi

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Giuseppe Verdi (1813-1901) : Messa da Requiem. Krassimira Stoyanova, soprano. Marina Prudenskaja, mezzo-soprano. Charles Castronovo, ténor. Georg Zeppenfeld, basse. Chœurs de l’Opéra d’Etat et de l’Opéra d’Etat de Saxe. Orchestre de la Staatskapelle de Dresde, direction : Christian Thielemann. 2 CD Profil Günter Hänssler. Enregistré au Semperoper de Dresde en février 2014. Notice et livret en allemand et anglais. Durée : 81:20

 
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Verdi requiem Thielemann coverVoici le Requiem le moins italianisant de la discographie ! Le chef allemand Christian Thielemann nous en offre une lecture dérangeante et passionnante à la fois. On aimera ou bien on rejettera cette version à part dans la discographie.

Chaque année, le 13 février, la donne un concert afin de commémorer la destruction totale de la ville lors des bombardements alliés (13 février 1945). Est-ce la gravité du moment qui conduit à diriger l'œuvre de la sorte ?

Dès les premières mesures, la rigueur de la pulsation impose une tension raide jusque dans les chœurs. Aucune emphase dans la noirceur de l'interprétation, dans le glas des percussions et l'éclat des cuivres. La lecture ne cherche aucun effet sonoriste et encore moins la beauté qui distinguerait tel ou tel pupitre ou bien le quatuor vocal, au demeurant très homogène. La battue laisse bien peu d'espace aux cuivres de l'orchestre qui sont, pourtant, parmi les plus valeureux et chaleureux au monde. A lui seul, le finale, Libera me fait office d'une cantate dans laquelle, le soprano impose l'unique véritable expression : celle de la terreur face à la mort.

Verdi imaginait les voix et l'orchestre au bord de l'anéantissement, du précipice. Dans un cri d'effroi. C'est exactement cette volonté que réalise . Il le fait avec une intransigeance absolue, refusant toute digression, négligeant même la plus élémentaire élégance à la vocalita. On a peine à reconnaître ici les couleurs “vieil or” des cuivres de la , ceux qui enchantent les répertoires de Strauss et de Bruckner. Et pourtant… Malgré cette volonté assumée d'objectivité – rappelons ce que Verdi fait dire à son personnage Iago, dans Otello : « La mort, c'est le néant. Le Ciel est une vieille fable » -, on ressent la puissance et la masse granitique de l'orchestre. Cette version aussi intrigante qu'intéressante complètera une très riche discographie (Giulini, Fricsay, Muti, Karajan, etc.).

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Giuseppe Verdi (1813-1901) : Messa da Requiem. Krassimira Stoyanova, soprano. Marina Prudenskaja, mezzo-soprano. Charles Castronovo, ténor. Georg Zeppenfeld, basse. Chœurs de l’Opéra d’Etat et de l’Opéra d’Etat de Saxe. Orchestre de la Staatskapelle de Dresde, direction : Christian Thielemann. 2 CD Profil Günter Hänssler. Enregistré au Semperoper de Dresde en février 2014. Notice et livret en allemand et anglais. Durée : 81:20

 
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1 commentaire sur “Grandeur et objectivité de Thielemann dans le Requiem de Verdi”

  • Marie Christine dit :

    Vraiment superbe ! On redécouvre le Requiem de Verdi !

    Un seul regret : que la représentation n’ait pas été filmée, comme l’émouvante Missa solemnis de Beethoven, enregistrée en 2009, également pour la commémoration de la destruction de Dresde.

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