Plus de détails
Modeste Moussorgski (1839-1881) : Tableaux d’une exposition. Maurice Ravel (1875-1937) : Miroirs. Olivier Messiaen (1908-1992) : Cantéyodjayâ. Peter Donohoe, piano. 1 CD Signum Classics. Enregistré à Cedars Hall (Wells Cathedral School) à Wells en Angleterre en avril 2018. Textes de présentation en anglais. Durée : 73:18
Signum ClassicsPeter Donohoe, connu pour avoir étudié auprès d'Yvonne Loriod et d'Olivier Messiaen, aborde pour son nouveau disque, des œuvres de Moussorgski, Ravel et dudit Messiaen. Une parution qui mérite largement notre attention.
L'interprétation des Tableaux d'une exposition de Modeste Moussorgski, solennelle au commencement, ravit par la simplicité du geste, ainsi qu'un jeu direct et d'une maîtrise du rythme et du mouvement irréprochable. D'une dramaturgie plutôt intense, développée au travers d'une palette de moyens expressifs relativement restreinte et – par instants – légèrement rhétorique, ces miniatures impressionnent également par la transparence des textures, la limpidité du ton, la rondeur d'une sonorité scintillante et qui paraît sculptée dans le marbre, mais aussi, et peut-être avant tout, par la gracilité et la puissance évocatrice. C'est ainsi qu'elles nous immergent vraiment dans un monde d'images, tantôt folâtres (Ballet des poussins dans leurs coques), tantôt sombres (Il vecchio castello), tantôt encore sérieuses (Samuel Goldenberg et Schmuyle) ou empreintes de gravité et de majesté (Bydło, quelle profondeur dans la basse !), voire épouvantables (La Cabane sur des pattes de poule). Dans cette optique, La Grande Porte de Kiev clôturant ce recueil, nous semble un véritable mélange de poésie et de virtuosité qui, sans aspirer à figurer au premier plan, déborde toutefois d'énergie et de vitalité.
Pour ce qui est des Miroirs de Maurice Ravel, nous avons affaire à une lecture ardemment inspirée et méditative, bien que, à première vue, un brin distancée et pourtant pas dénuée de sensualité. Écoutez ce dialogue entre la main droite et la main gauche, et contemplez ces bas-reliefs sonores qui, parfois un peu rigides, s'avèrent irrésistibles et captivants. Voici Une barque sur l'océan et Alborada del gracioso marqués par un jeu d'effets percussifs au timbre métallique, mais également d'une chaleur féerique, faisant penser, par leur singularité, à un univers enchanté de conte de fées.
En ce qui concerne l'exécution de Cantéyodjayâ d'Olivier Messiaen, page composée en 1948 et s'inspirant des rythmes de la musique traditionnelle hindoue, Peter Donohoe frappe par un tour de force pianistique, ponctué de quelques taches sonores pointues, et baigné dans une brume de demi-teintes et dans l'obscurité des paysages ombreux que son instrument chantre évoque dans le fourré d'accents. Cette prestation en est rendue quasi immatérielle, même onirique, et ce, paradoxalement, en dépit d'une diaphanéité des plans parfaite.
Plus de détails
Modeste Moussorgski (1839-1881) : Tableaux d’une exposition. Maurice Ravel (1875-1937) : Miroirs. Olivier Messiaen (1908-1992) : Cantéyodjayâ. Peter Donohoe, piano. 1 CD Signum Classics. Enregistré à Cedars Hall (Wells Cathedral School) à Wells en Angleterre en avril 2018. Textes de présentation en anglais. Durée : 73:18
Signum Classics