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Paris. Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet. 11-IV-2019. Georges Benjamin (né en 1960) : Flight, pièce puor flûte seule. Claire Luquiens, flûte. Into the Little Hill, conte lyrique sur un livret de Martin Crimp. Mise en scène : Jacques Osinski. Décors & vidéos : Yann Chapotel. Costumes : Hélène Kritikos. Lumières : Catherine Verheyde. Avec : Camille Merckx, Élise Chauvin. L’Ensemble Carabanchel, direction : Alphonse Cemin
Créé en 2006 à l'Amphithéâtre Bastille, Into the little hill retrouve Paris grâce à une nouvelle production au Théâtre de l'Athénée. Flight, pour flûte seule, introduit dans le noir l'opéra de chambre de George Benjamin sur un livret de Martin Crimp, d'après l'histoire du joueur de flûte de Hamelin.
Invitée pour un récital en regard de la nouvelle production du conte lyrique au Théâtre de l'Athénée cette saison, Hilary Summers était en 2006 la contralto créatrice d'Into the little hill. Son souvenir marque un ouvrage pour lequel ni la distribution, ni la nouvelle mise en scène de Jacques Osinski, ne parviennent à recréer l'impact de la création. Trop imagée, la proposition tient surtout sur un chant à l'avant-scène et un apport de vidéos de Yann Chapotel, qualitatives autant que trop captives pour le regard, à l'image d'une maison en pleine vallée en noir et blanc, ou d'une descente dans les bas-fonds d'un trou à rats à la scène finale.
Pour le reste, le dessin d'un rat animé est d'abord exposé en grand avant de se retrouver sur une lampe veilleuse pour enfant, près d'un lit et d'un bureau, uniques éléments de décor d'un livret peu développé, tant par la proposition que par l'anglais approximatif de deux chanteuses pourtant impliquées. L'histoire du héros qui parvient à débarrasser les rats de la ville mais ne reçoit pas la récompense promise de la part du ministre, est cette fois concentrée sur un rapport au pouvoir et aux relations sociales, au risque de vouloir trop raconter en trop peu de temps, puisque le livret de Martin Crimp associé à la musique de George Benjamin ne dure qu'à peine trente-cinq minutes.
Camille Merckx expose une voix bien assise dans le grave, mais trop peu dynamisée par le jeu d'acteur de la mise en scène. Les échanges avec Élise Chauvin n'impressionnent donc jamais, malgré le timbre brillant à l'aigu de la soprano. À cela s'ajoute qu'une première pièce, Flight, pour flûte seule, introduit l'histoire de celui qui fait fuir les rats de la ville avec cet instrument, sans pouvoir masquer un académisme contemporain, d'un style peu identifiable à celui du compositeur, bien loin des grandes partitions pour cet instrument, de Boulez à Berio. Claire Luquiens s'en sort pourtant avec les honneurs lors de cette partie soliste, d'autant qu'elle débute et conclut dans le noir, mais le long passage de flûte basse dans l'opéra met en exergue la supériorité de l'œuvre lyrique de Benjamin sur la soliste.
Alphonse Cemin, devant l'Ensemble Carabanchel, poursuit sa collaboration avec le Théâtre de l'Athénée où il est entendu régulièrement à la direction, en plus d'être également pianiste accompagnateur lors de lundis musicaux. Sa battue placide maintient correctement l'ensemble et les équilibres, sans que jamais le mystère ne se dégage de la fosse, pas plus qu'elle ne parvient à porter la puissance de certaines phrases du texte de Crimp sur scène. L'entreprise reste cependant louable, et l'arrivée aux saluts du compositeur souriant ne peut que faire plaisir, mais le résultat scénique comme musical ne rend pas justice à cette superbe partition.
Crédits photographiques : © Pierre Grosbois
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Paris. Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet. 11-IV-2019. Georges Benjamin (né en 1960) : Flight, pièce puor flûte seule. Claire Luquiens, flûte. Into the Little Hill, conte lyrique sur un livret de Martin Crimp. Mise en scène : Jacques Osinski. Décors & vidéos : Yann Chapotel. Costumes : Hélène Kritikos. Lumières : Catherine Verheyde. Avec : Camille Merckx, Élise Chauvin. L’Ensemble Carabanchel, direction : Alphonse Cemin