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Richard Strauss (1864-1949) : Concerto pour cor et orchestre n° 1 en mi bémol majeur op.11 ; Sérénade pour 13 instruments à vent en mi bémol majeur op. 7 ; Sonatine n° 1 pour 16 instruments à vent en fa majeur op. 135 ; Métamorphoses pour 23 cordes solistes op. 142. Robert Langbein, cor. Sächsische Staatskapelle Dresden, direction : Christian Thielemann. 2CD Profil PH15016. Edition Staatskapelle Dresden. Vol. 44. Enregistré en mai et novembre 2014 au Semperoper Dresden. Notice bilingue anglais-Allemand. Durée : 16:40 + 69:13
Profil MedienLe nouvel opus de l'« Edition Staatskapelle Dresden » dirigée par Christian Thielemann vaut autant pour l'originalité de son programme, avec les rares œuvres pour vents de Richard Strauss, que pour la qualité des pupitres de la phalange saxonne.
Pour l'essentiel, Richard Strauss composa sa musique pour vents aux deux extrêmes de sa longue vie. Œuvres de jeunesse pour le Concerto n° 1 pour cor (1883) et la Sérénade pour vents opus 7 (1881) et compositions de la maturité pour sa Sonatine pour vents n° 1 (1943) qui annonce déjà les déchirantes Métamorphoses pour cordes (1945).
Une bipolarité dont rend parfaitement compte ce programme original et cohérent qui s'ouvre avec le Concerto pour cor et orchestre n° 1. Dédié à son père, Franz Strauss, qui fut probablement le meilleur corniste de son temps, ce concerto composé à l'âge de 19 ans regarde assurément vers le passé. S'inspirant de Schumann et Weber, il ne laisse rien entrevoir de ce que sera le Strauss à venir, laissant la part belle à l'instrument soliste qui évolue dans un accompagnement orchestral assez neutre. Christian Thielemann et Robert Langbein en donnent, ici, une interprétation pleine de bravoure qu'on aurait préférée sans doute plus poétique, plus colorée et nuancée, à l'image de celle de Rudolf Kempe et Peter Damm captée par EMI en 1976 avec le même orchestre…
La Sérénade pour 13 instruments à vent opus 7 s'inscrit dans la même veine, et dans la même tonalité, mais s'inspire cette fois de la Gran Partita de Mozart. A l'instar de son illustre prédécesseur, Strauss y témoigne de son savoir-faire dans le maniement des associations de timbres. Là encore si les performances individuelles sont irréprochables, on regrettera un peu la rigidité et une certaine brusquerie de la ligne qui nuisent à la cohésion de l'ensemble.
Plus complexe, et assurément plus réussie, composée à 80 ans, la Sonatine n° 1 pour 16 instruments à vent, toute imprégnée d'élégie, porte les accents d'une certaine désillusion face aux ravages de la guerre. Si l'Allegro rappelle le Chevalier à la rose, la Romance sait se faire plus méditative, avant un Final virtuose. La superbe petite harmonie, enrichie de quatre cors, parvient à donner à cette partition, par ses couleurs irisées tout son pouvoir émotionnel crépusculaire, oscillant entre le regret et la joie contenue.
Si une certaine désillusion inspirait la Sonatine n° 1, c'est bien la détresse et l'anéantissement qui étreignent, en 1945, Richard Strauss à la vue de la destruction de l'opéra et de sa ville natale de Munich. Des décombres dont émergeront les Métamorphoses pour orchestre à cordes. Sorte de chant du cygne du compositeur en même temps que lamento instrumental d'une indicible beauté portée par l'ample sonorité et le sublime legato des cordes de la phalange allemande.
Un bel album qui rend justice à la mythique phalange saxonne, vents et cordes confondus, mais qui souffre parfois d'une certaine rigidité dans la direction de Christian Thielemann.
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Richard Strauss (1864-1949) : Concerto pour cor et orchestre n° 1 en mi bémol majeur op.11 ; Sérénade pour 13 instruments à vent en mi bémol majeur op. 7 ; Sonatine n° 1 pour 16 instruments à vent en fa majeur op. 135 ; Métamorphoses pour 23 cordes solistes op. 142. Robert Langbein, cor. Sächsische Staatskapelle Dresden, direction : Christian Thielemann. 2CD Profil PH15016. Edition Staatskapelle Dresden. Vol. 44. Enregistré en mai et novembre 2014 au Semperoper Dresden. Notice bilingue anglais-Allemand. Durée : 16:40 + 69:13
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Un très bel album, que pour ma part j’ai trouvé superbement dirigé !
On se demande toujours comment et pourquoi les Berliner Philharmoniker n’ont pas « élu » Christian Thielemann (qui fait les « beaux jours » à Dresde !) à leur tête …
Oui, c’est bien dommage !
Mais avaient-ils déjà fait le bon choix avec Simon Rattle ?
Enfin, tant mieux pour Dresde !
On peut poser la même question s’agissant de … Claudio Abbado …
Je n’osais le dire !