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L’Oiseau de feu terre à terre de David Reiland à Metz

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Metz. Arsenal. 28-II-2019. John Adams (né en 1947) : Short Ride in a Fast Machine ; Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Rhapsodie sur un thème de Paganini pour piano et orchestre op. 43 ; Igor Stravinsky (1882-1971) : L’Oiseau de feu (ballet intégral). Lukáš Vondráček, piano ; Orchestre national de Metz, direction : David Reiland

La présence du pianiste Lukáš Vondráček dans Rachmaninov ne suffit pas à réveiller un concert trop placide de l'.

Lukas Vondracek High Res 1- credit Irene KimC'est sans doute pour son énergie rythmique que le court manifeste antimoderne de Short Ride in a Fast Machine ouvre le concert, en écho à l'œuvre qui le clôture ; le contraste est grand avec la virtuosité extravertie des Variations Paganini de Rachmaninov qui lui fait suite. Cette virtuosité a son charme, mais il faudrait qu'on puisse suivre le dialogue concertant de manière plus continue : Lukáš Vondráček, vainqueur en 2016 du concours Reine-Élisabeth, fait preuve d'une belle délicatesse, mais le bénéfice en est souvent perdu à cause de l'orchestre qui le couvre trop. Les deux parties, ici, semblent responsables, avec une direction qui pourrait être plus ouverte aux échanges, mais aussi avec un pianiste qui retient sa puissance plus que nécessaire.

Après l'entracte, la pièce maîtresse du concert arrive sous la forme de L'Oiseau de feu de Stravinsky, qui constitue un excellent test aussi bien pour les orchestres que pour les chefs. L'orchestre passe ce test avec tous les honneurs : c'est naturellement aussi le mérite de que d'avoir réussi une mise en place aussi soigneuse et aboutie, mais il faut rendre aux musiciens de l'orchestre leurs mérites collectifs et individuels, à commencer par la flûte de Claire Le Boulanger et le hautbois de Sylvain Ganzoinat. Mise en place exemplaire, solistes de qualité, que demander de mieux ? Beaucoup de choses, en vérité. C'est certes le rôle d'un chef que de mettre ses musiciens en confiance, et il y a sans doute dans l'approche de Reiland une volonté de transparence et de clarté qui n'est pas mal venue, mais où est le théâtre, où sont les contrastes ? Les rondes des princesses captives, la vivacité de l'oiseau, les désirs d'Ivan, les danses infernales s'enchaînent ici en toute indifférence, sans jamais dépasser les bornes d'une joliesse sans conséquence. Même l'apothéose finale n'emporte pas l'auditeur sur son passage. Le même orchestre avait joué en 2015 cette même œuvre, réduite à sa suite d'orchestre : le jeune chef Yao-Yu Wu, tout juste lauréat du concours de Besançon, avait réussi à lui donner une tout autre force qui montre que les qualités de l'orchestre, elles, ne sont pas en cause.

Crédit photo : Lukáš Vondráček © Irene Kim

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