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Stockholm. Opéra royal de Stockholm (Kungliga Operan). 2-II-2019. Francis Poulenc (1899-1963) : Dialogues des Carmélites, opéra en trois actes sur un livret basé sur le scénario de Georges Bernanos d’après la nouvelle de Gertrud von Le Fort Die letzte am Schafott. Mise en scène : Johanna Garpe. Décors : Per A. Jonsson. Costumes : Nina Sandström. Lumières : Thorsten Dahn. Chorégraphie : Håkan Mayer. Dramaturgie : Katarina Aronsson. Avec : Jeremy Carpenter, Marquis de La Force ; Camilla Tilling, Blanche de La Force ; Joel Annmo, Chevalier de la Force ; Anne Sofie von Otter, Mme de Croissy ; Sara Olsson, Mme Lidoine ; Susanne Resmark, Mère Marie ; Sofie Asplund, Sœur Constance ; Johanna Sannefors, Mère Jeanne ; Klas Hedlund, Père Confesseur ; John Erik Eleby, Le geôlier ; Kristian Flor, Officier ; Niklas Björling Rygert, Premier Commissaire ; Lennart Forsén, Second Commissaire ; Jan Sörberg, Thierry ; Johan Lilja, Javelinot ; Madeleine Barringer, Servante. Kungliga Operans Kör (Chef de chœur : James Grossmith). Kungliga Hovkapellet, direction : Marc Soustrot
Créé en 2011 et repris cette saison à Stockholm, le spectacle Dialogues des Carmélites de Poulenc par Johanna Garpe sert surtout d'illustration à un plateau d'où ne se démarquent que les hommes, tandis que l'attrait principale de la production se trouve en fosse.
Créée en 1957 six ans avant la mort de Poulenc, Dialogues des Carmélites est aujourd'hui devenu un classique tant en France qu'à l'étranger, comme le prouvent encore en ce début d'année les reprises de l'œuvre au Met et ici à Stockholm, avec une distribution dans laquelle apparaissent les noms d'Anne Sophie von Otter et Camilla Tilling.
Le seul véritable intérêt de cette reprise suédoise réside en fosse, avec la direction dans la pure tradition française, pleine de couleurs et d'éclats, de Marc Soustrot. Sans être marquée d'une personnalité particulière, l'interprétation s'oriente souvent vers les sons cristallins de Pelléas et Mélisande, et cela dès les premières minutes où l'on rappelle que la mère mourut en donnant le jour à Blanche. Cette filiation s'intègre presque dans chaque scène de l'opéra sous la battue de Soustrot, pourtant limitée par un Kungliga Hovkapellet à la qualité toute relative, juste correct dans les nerveuses trompettes (belle histoire du carrosse) mais jamais juste aux cors ni aux trombones. Les cordes font le travail et s'accordent à l'esprit de transparence demandé par le chef, mais sans non plus magnifier les grands moments, mieux portés par les bois, dont on remarque le cor anglais et le premier basson.
À cette direction de fosse, il faut également ajouter la qualité de suivi du plateau et tout particulièrement le merveilleux dans le traitement des parties religieuses, dès le Quid Lazarum resuscitasti à la mort de la Révérende Mère, jusqu'au superbe Ave Maria et à l'intense Salve Regina final, coupé à maintes reprises par les puissants coups très bien dosés de la guillotine. La mise en scène de Johanna Garpe respecte les costumes d'époque de Nina Sandström dans un décor de Per A. Jonsson souvent recentré sur un cercle au milieu du plateau. La dernière scène montre les sœurs alignées qui s'effondrent les unes à la suite des autres, images déjà vues ailleurs mais toutefois bien traitées dans cette production. Le reste n'est qu'un habillage pour les scènes de noblesse ou l'acte révolutionnaire, dans lequel on voit clouer sur le mur du fond un bandeau « Liberté, Égalité, Fraternité » quand quelques minutes auparavant sur le rideau de l'opéra était inscrit en suédois l'équivalent de « Liberté, Égalité, Sororité ».
Du plateau dont se distinguent deux noms connus ne se démarquent pourtant que les hommes, à commencer par Le Chevalier à la belle éloquence de Joel Annmo. Le Marquis de La Force de Jeremy Carpenter l'accompagne bien au premier tableau. On remarque également plus tard l'application de l'Aumônier de Klas Hedlund et la qualité de prononciation des noms des sœurs par le geôlier John Erik Eleby, après les interventions mesurées des deux commissaires à l'acte II, puis du seul Premier de Niklas Björling Rygert au dernier acte. Les femmes ne convainquent pas autant, car si Anne Sophie von Otter démontre à sa première phrase sa grandeur par sa présence et sa diction parfaite du français, elle ne possède ni les graves ni la gravité de Madame de Croissy, quand Camilla Tilling, si subtile Mélisande qu'elle ait pu être, déçoit tant par l'absence de charisme que par le jeu et le chant trop apprêtés pour Blanche. Au moins ces deux chanteuses sont elles justes, car si la Mère Marie de Susanne Resmark s'en sort avec les honneurs tant qu'elle n'aborde pas le haut du spectre, ni la Constance minaudée de Sofie Asplund, ni encore moins la Lidoine stridente de Sara Olsson ne rendent justice aux martyres exécutées.
Crédits Photographiques : © Micke Sandström
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Stockholm. Opéra royal de Stockholm (Kungliga Operan). 2-II-2019. Francis Poulenc (1899-1963) : Dialogues des Carmélites, opéra en trois actes sur un livret basé sur le scénario de Georges Bernanos d’après la nouvelle de Gertrud von Le Fort Die letzte am Schafott. Mise en scène : Johanna Garpe. Décors : Per A. Jonsson. Costumes : Nina Sandström. Lumières : Thorsten Dahn. Chorégraphie : Håkan Mayer. Dramaturgie : Katarina Aronsson. Avec : Jeremy Carpenter, Marquis de La Force ; Camilla Tilling, Blanche de La Force ; Joel Annmo, Chevalier de la Force ; Anne Sofie von Otter, Mme de Croissy ; Sara Olsson, Mme Lidoine ; Susanne Resmark, Mère Marie ; Sofie Asplund, Sœur Constance ; Johanna Sannefors, Mère Jeanne ; Klas Hedlund, Père Confesseur ; John Erik Eleby, Le geôlier ; Kristian Flor, Officier ; Niklas Björling Rygert, Premier Commissaire ; Lennart Forsén, Second Commissaire ; Jan Sörberg, Thierry ; Johan Lilja, Javelinot ; Madeleine Barringer, Servante. Kungliga Operans Kör (Chef de chœur : James Grossmith). Kungliga Hovkapellet, direction : Marc Soustrot
Béatifiée en 1906, en pleine crise de la Séparation de l’Eglise et de l’Etat, ne nous étonnons pas que ces MARTYRES du fanatisme républicain ne soient toujours pas canonisées … Dans la France maçonnique … le christianisme catholique est toujours (et plus que jamais !) … « suspect » !!!