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Haitink et le COE sur d’inégalables sommets à Luxembourg

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Luxembourg. Philharmonie. 5-II-2019. Robert Schumann (1810-1856) : Ouverture, scherzo et finale op. 52 ; concerto pour violoncelle et orchestre op. 129. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n° 7 op. 92. Gautier Capuçon, violoncelle ; Chamber Orchestra of Europe, direction : Bernard Haitink

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19 - CopieDans un programme romantique, l'entente exceptionnelle d'un chef et d'un orchestre bénéficient cette fois à Schumann et à Beethoven.

Quelques semaines avant ses quatre-vingt-dix ans, offre à ses partenaires favoris du une courte tournée commencée à Luxembourg et continuée à Cologne. Cette fois, plutôt que Bruckner ou Mahler, ce sont les premières générations du romantisme allemand qui sont au programme. L'Ouverture, scherzo et finale de Schumann n'encombre pas les programmes symphoniques, et Haitink s'en fait ici le défenseur convaincant. On entend évidemment Mendelssohn dans certains passages du scherzo ; par moments, on ne peut s'empêcher de penser à Tchaïkovski, y compris sur le versant sombre de sa Dame de Pique, dans les sonorités fermées des vents par exemple. Il peut y avoir souvent dans beaucoup d'interprétations de cette œuvre une certaine fadeur, qui en souligne les aspects conventionnels plutôt que la force visionnaire qui s'y trouvent tout autant : la saveur corsée que Haitink sait donner au scherzo évite cet écueil et donne toute sa puissance au discours.

15 - CopieLe Concerto pour violoncelle du même Schumann reconstitue sur la scène le partenariat de ces interprètes avec , déjà à l'œuvre sur un disque récemment paru. Le brio du violoncelliste a des séductions certaines, mais la volonté de plaire et de frapper le conduit trop souvent à aborder sa partie comme une somme de moments plutôt que comme une continuité, quitte à l'occasion à passer trop vite sur l'ornementation – les délicatesses de l'orchestre de Haitink ne s'harmonisent pas très bien avec ce clinquant.

La Symphonie n° 7 de Beethoven qui termine le concert fait rapidement oublier ces réserves. Le quatrième mouvement est le moins convaincant, avec des choix interprétatifs presque martiaux qui écrasent les figures des premiers violons au début du mouvement, mais quelle leçon que la demi-heure qui précède ! , défenseur enthousiaste de l'orchestre, souligne à l'envi la capacité des musiciens à s'écouter entre eux plutôt que de tout mettre entre les mains du chef, mais il faut souligner à quel point ce qu'on entend ne serait pas possible sans un tel spiritus rector.

On a souvent souligné ici les qualités d'abord apolliniennes de Haitink, au moins dans ses interprétations de ces dernières années, et ce Beethoven a toutes les qualités qu'on associe à ce qualificatif. Mais qu'on ne s'y trompe pas : Apollon n'est pas un dieu de marbre ; la transparence des textures, la limpidité du discours, la noblesse du ton n'entravent pas la vivacité de la danse et moins encore la sensualité du chant. Le début du second mouvement peut servir ici d'exemple : les figures rythmiques des cordes ne sont pas une simple scansion, mais déjà du chant, lyrique, chaleureux, humain. On peut souligner la qualité purement technique du piano, du pianissimo auxquels parviennent les instrumentistes d'élite du COE, on peut dire qu'ils savent ne renoncer ni à l'expression, ni à la couleur, mais plus encore : le travail d'orfèvre de Haitink en matière de dynamique et de rythme va bien au-delà du simple respect des indications de la partition, il leur donne tout leur sens en les emplissant de vie, en toute humilité par rapport à la lettre du texte musical, très loin de toute forme de maniérisme. À travers Haitink et ses bien-aimés musiciens, avec simplicité, enthousiasme et pudeur, c'est Beethoven qui parle.

Crédits photographiques : © Sébastien Grébille

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Luxembourg. Philharmonie. 5-II-2019. Robert Schumann (1810-1856) : Ouverture, scherzo et finale op. 52 ; concerto pour violoncelle et orchestre op. 129. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n° 7 op. 92. Gautier Capuçon, violoncelle ; Chamber Orchestra of Europe, direction : Bernard Haitink

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1 commentaire sur “Haitink et le COE sur d’inégalables sommets à Luxembourg”

  • Michel LONCIN dit :

    S »agissant de « Ouverture, Scherzo et Finale » de Schumann, il convient de souligner, outre le Scherzo, l’étonnante anticipation de ce tour de force, cet hymne à la vie du Finale de la 2ème Symphonie dans … le Finale, précisément …

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