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La poésie du mouvement, de Julien Benhamou. Parution novembre 2018. Éditions Incarnatio, 50 euros
Julien Benhamou, l'un des photographes officiels de l'Opéra de Paris, a une façon bien à lui de photographier la danse : hors de son contexte de spectacle, et dans des positions bien peu chorégraphiques. Un parti pris qu'il développe dans son premier livre de photographies, intitulé La poésie du mouvement.
Même s'il revendique une grande familiarité avec certains danseurs du Ballet de l'Opéra de Paris, comme François Alu, Léonore Baulac, Hugo Marchand, Germain Louvet ou Simon Le Borgne, les danseurs que Julien Benhamou prend pour modèles ne sont pas exclusivement issus de la prestigieuse compagnie parisienne. On retrouve dans son panthéon personnel des personnalités comme Marie-Claude Pietragalla et Marie-Agnès Gillot, qui font l'objet d'images reproduites un peu partout.
La méthode de Julien Benhamou est simple. Il emmène ses modèles hors de la scène, pour les installer dans un décor neutre (un fond blanc ou gris) ou devant un univers tout à fait insolite, comme un escalier ancien ou une tapisserie des Gobelins. Il ne renonce cependant pas à utiliser le merveilleux décor du Palais Garnier, dont la Rotonde des Abonnés ou le toit en zinc offrent d'innombrables possibilités de prises de vue. Mais c'est sans aucun doute sur la plage que Julien Benhamou capte ses images les plus libres et les plus ambitieuses, avec un François Alu bondissant qui se prête au jeu du plein air.
Autre caractéristique de ces photos qui font parfois les pleines pages de magazines, elles ont peu à voir avec la danse ou avec telle ou telle chorégraphie. Les danseurs sont saisis hors du contexte d'un spectacle, sans costumes ni décor de scène, et dans des positions parfois peu orthodoxes. Julien Benhamou va jusqu'à sculpter les corps avec la lumière pour faire ressortir leur musculature, traduire leurs performances physiques, voire acrobatiques, hésitant entre une vision poétique et une approche athlétique de leur art.
On peut reprocher à cette première monographie l'absence d'un travail éditorial. Les photos s'enchaînent page après page sans cohérence d'ensemble, ni fil conducteur narratif. Des citations disparates et souvent peu à propos émaillent l'ouvrage, tandis que les légendes des photos sont regroupées en fin d'ouvrage. Ce côté décousu nuit à la lisibilité du travail esthétisant de Julien Benhamou. Restent de très belles images et une façon inédite d'admirer sur le papier de grands danseurs.
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La poésie du mouvement, de Julien Benhamou. Parution novembre 2018. Éditions Incarnatio, 50 euros
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