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Paris. Théâtre national de la danse de Chaillot. 18-XII-2018. Rachid Ouramdane : Franchir la nuit. Conception, chorégraphie : Rachid Ouramdane, en collaboration avec le vidéaste Mehdi Meddaci. Assistante à la chorégraphie : Agalie Vandamme. Musique : Deborah Lennie-Bisson. Décors : Sylvain Giraudeau. Lumières : Stéphane Graillot. Son : Laurent Lechenault. Costumes : Sigolène Petey, Sarah Chabrier, Pauline Hervouet. Avec Annie Hanauer, Deborah Lennie-Bisson, Ruben Sanchez, Leandro Villavicencio, Aure Wachter et la participation de 29 enfants de l’école Chaptal à Paris et de 12 mineurs non accompagnés migrants, accueillis par Gaïa 94 du groupe SOS
Rachid Ouramdane franchit une nouvelle étape de maturité et d'émotion avec Franchir la nuit, une pièce très aboutie réalisée avec et pour des enfants et des jeunes migrants, créée à la Biennale de Lyon.
Occupant en un large écran tout le fond de scène, l'image conçue et projetée par le vidéaste plasticien Mehdi Meddaci est forte : un homme qui progresse lentement, se protégeant des éclats de la pluie. Cette image donne le ton et son unité à tout le spectacle : l'eau à la fois hostile et protectrice, l'eau qui sépare et qui rapproche les hommes. Revenant à intervalles réguliers pour des pauses contemplatives, la vidéo confère aussi au spectacle une somptueuse beauté plastique, à l'instar des œuvres de Bill Viola.
C'est sur une étendue d'eau sombre, régulièrement troublée par le ressac, que danseurs professionnels et amateurs, vont se rencontrer, se retrouver et s'entraider tout au long de cette dense heure de danse. Les danseurs professionnels ne sont que cinq, mais leur présence intense, la puissance de leurs mouvements confèrent une épaisseur à la chorégraphie de Rachid Ouramdane. Bienveillants et solides, ils servent de support et de guide aux jeunes amateurs qui participent au spectacle, lui donnant cette humanité universelle et grave.
Vingt-neuf jeunes enfants de l'école Chaptal, à Paris s'insèrent dans le dispositif, rejoignant par grappes les adultes sur la scène, s'agrippant aux mains et aux bras qui se tendent et les accueillent. Douze jeunes migrants sont aussi du voyage, donnant immédiatement au spectacle sa dimension politique et humaniste.
Car, pour Rachid Ouramdane, qui a souvent utilisé la danse pour éclairer les consciences, comme dans Exposition universelle ou Polices !, Franchir la nuit est un moyen de sensibiliser le public au sort des migrants, qui essaient au péril de leur vie de traverser la Méditerranée pour forcer le destin. Dans cette traversée pleine d'embuches, ils rencontrent des âmes bienveillantes, qui les aident, ce qui se traduit dans la pièce par un passage de gué où les adultes se passent les enfants de bras en bras. Mais cette traversée peut aussi se révéler mortelle, comme l'évoquent les corps inanimés ballotés par les flots au début du spectacle. Toutes ces images, douces malgré leur grande violence symbolique, s'additionnent jusqu'à former un manifeste impressionniste et mélancolique du destin de l'humanité : traverser ou mourir.
Crédits photographiques : © Patrick Imbert
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Paris. Théâtre national de la danse de Chaillot. 18-XII-2018. Rachid Ouramdane : Franchir la nuit. Conception, chorégraphie : Rachid Ouramdane, en collaboration avec le vidéaste Mehdi Meddaci. Assistante à la chorégraphie : Agalie Vandamme. Musique : Deborah Lennie-Bisson. Décors : Sylvain Giraudeau. Lumières : Stéphane Graillot. Son : Laurent Lechenault. Costumes : Sigolène Petey, Sarah Chabrier, Pauline Hervouet. Avec Annie Hanauer, Deborah Lennie-Bisson, Ruben Sanchez, Leandro Villavicencio, Aure Wachter et la participation de 29 enfants de l’école Chaptal à Paris et de 12 mineurs non accompagnés migrants, accueillis par Gaïa 94 du groupe SOS