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Vanessa Wagner dans un disque Liszt-Pärt

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Franz Liszt (1811-1886) : Extraits des Harmonies poétiques et religieuses. S.173 : Invocation ; Bénédiction de Dieu dans la solitude ; Pensées des morts ; Hymne de l’enfant à son réveil ; Funérailles ; Andante lagrimoso. Arvo Pärt (né en 1935) : Trivium, Pari Intervallo, Für Alina. Vanessa Wagner, piano. 1 CD La Dolce Vota. Enregistré en mars 2018 à l’Arsenal, Metz. Durée : 74:44

 
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Vanessa-Wagner-Liszt-PärtC'est une révélation pour certains, une confirmation pour ceux qui ont déjà entendu ce répertoire sous ses doigts : la pianiste nourrit depuis plusieurs années une affinité profonde avec . Son dernier disque lui est en partie consacré avec des extraits des Harmonies Poétiques et Religieuses ainsi que des pièces d', un des plus grands « mystiques » parmi les compositeurs contemporains.

Si ce cycle pianistique est représentatif d'un Liszt tourné à un moment de sa vie vers la religion, il n'en reste pas moins le même compositeur, celui dont le langage reste d'une rare profondeur spirituelle et pas seulement celui du virtuose hors pair adulé pour ses prouesses techniques. Les six extraits choisis constituent les subtiles facettes d'un cheminement émotionnel, voyage autant intérieur que méditatif, qui nous laisse remplis d'un sentiment de plénitude. ‎

Chaque phrasé est parcouru par un souffle bienveillant, une ferveur puissante dont la vérité propre nous tient en haleine et nous touche au plus profond. Invocation et ses climax aux accents sombres parfois démoniaques révèlent comme d'autres volets un final libératoire. Avec ses contrastes extrêmes, ce jeu sur le fil du rasoir passe des profondeurs abyssales à une exaltation épidermique.

Certains choix de tempi s'avèrent décisifs (Pensées des Morts, Funérailles). La déferlante de basses insuffle une tension vibrante soutenue par le chant côté main droite qui fait ressortir les passages clefs et permet de suivre le fil de ces morceaux fleuves. En effet, l'auditeur peut facilement se perdre dans les dédales de certains qui durent une quinzaine de minutes. Mais le piano habité de ne se départit jamais d'une vision structurée dont les constructions s'enchainent avec fluidité au rythme d'une respiration interne et de ses pensées les plus intimes (Hymne de l'enfant à son réveil). Celles-ci ont toutes en commun une dimension narrative qui touche nos sens ainsi que des décrochages émotionnels. En milieu ou en fin de chaque pièce, la voix principale devient soudain d'une douceur extrême et nous parle intimement comme s'il s'agissait d'un instant transfiguré. (Bénédiction de Dieu dans la solitude)

La musique d' trouve, quant à elle, sa place dans ce disque avec un naturel confondant. Empreinte d'un souffle religieux, elle semble jaillir d'un granit commun, baignée par la même foi. Sa couleur profondément spirituelle apporte un éclairage bouleversant (Pari Intervallo). La part de mystère fait également écho à ce qu'exprime Liszt et creuse le discours. On est saisi par la pureté qui se dégage de ces trois pièces. Chaque mélodie se détache dans un mouvement immobile, avance dans l'espace-temps et nous fait perdre nos repères. Dans Für Alina, les images d'un paysage sonore gelé nous enveloppent dans un sentiment d'éternité et de beauté pure. La prise de son exceptionnelle instaure une atmosphère propice au recueillement et à l'introspection. On suit le son de manière spatiale, un léger écho à la manière d'une acoustique d'église ou de cathédrale (Trivium, sublimé avec ses harmoniques de cloches).

Cet enregistrement indispensable propose un couplage inédit. Il rejoint par la grande porte les références du genre notamment dans Für Alina ainsi que dans Liszt, aux côtés des versions d'Aldo Ciccolini et de Brigitte Engerer.

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Franz Liszt (1811-1886) : Extraits des Harmonies poétiques et religieuses. S.173 : Invocation ; Bénédiction de Dieu dans la solitude ; Pensées des morts ; Hymne de l’enfant à son réveil ; Funérailles ; Andante lagrimoso. Arvo Pärt (né en 1935) : Trivium, Pari Intervallo, Für Alina. Vanessa Wagner, piano. 1 CD La Dolce Vota. Enregistré en mars 2018 à l’Arsenal, Metz. Durée : 74:44

 
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