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Voyage en Nouvelle Espagne au Capitole de Toulouse avec les Sacqueboutiers

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Toulouse. Théâtre du Capitole. 23-XI-2018. Œuvres de Mateo Flecha (1481-1553), Gaspar Fernandes (1565-1629), Correa de Arauxo (1585-1654), Juan Garcia de Zespedes (1619-1678), Juan Perez Bocanegra (1598-1631), Gaspar Sanz (1640-1710). Daniel Mesguich, récitant. Adriana Fernandes, soprano. David Sagastume, alto. Victor Sordo, ténor. Daniele Carnovich, basse. Jean-Pierre Canihac, cornet. Daniel Lassalle, sacqueboute. Philippe Canguilhem, chalemie. Laurent Le Chenadec, doulciane. Eduardo Egüez, guitare. Florent Tisseyre, percussions. Yasuko Uyama-Bouvard, orgue. Les Sacqueboutiers, ensemble de cuivres anciens de Toulouse

IMG_5957En invitant , l'ensemble de cuivres anciens de Toulouse, le Théâtre du Capitole s'ouvre en fanfare à la musique ancienne. Et nous propose de partir sur les traces des conquistadors dans un programme d'œuvres composées et jouées en Nouvelle Espagne au XVIe siècle, en alternance avec des textes de l'époque lus par .

Dans le sillage de la conquête du continent sud-américain, la musique a tenu une place prépondérante ; la rencontre entre deux mondes a aussi été musicale, dans un véritable choc des cultures. Les musiciens espagnols et portugais qui accompagnaient les conquistadors, avec l'intention d'évangéliser les populations autochtones, ont trouvé dans ces contrées lointaines des Indiens fascinés par leurs musiques. Très vite s'est établi un profond métissage culturel, où les textes des villancicos font alterner l'espagnol et le portugais avec le nahuatl, la langue mexicaine ancienne. Les Indiens, grâce à l'enseignement des franciscains, ont été rapidement capables de composer eux-mêmes un répertoire original où les rythmes indigènes s'agrègent à ceux des chaconas, jotas et jacaras en une véritable fusion des cultures. , organiste et maître de chapelle de la cathédrale de Puebla au Mexique, d'origine portugaise, est la figure de proue de ce grand mouvement musical. Mais le programme fait aussi entendre des pièces autochtones du manuscrit de Santa Eulalia, retrouvé au Guatemala, qui témoignent de la richesse de la vie musicale au plus profond des montagnes d'Amérique Centrale.

Le programme s'ouvre sur des accents guerriers : La guerra de , un tiento de batalla de Correa de Arauxo et un villancico de Fernandes, tous construits sur le thème fameux de la Bataille de Clément Jannequin. Les textes lus par parlent de massacres, de famines, d'exactions de toutes sortes où les deux camps font assaut de cruautés. Sur scène, deux chœurs se font face pour dialoguer, de part et d'autre du continuo constitué par l'orgue et la guitare et des percussions : d'un côté quatre instruments à vent (cornet, chalemie, sacqueboute et doulciane), de l'autre un quatuor vocal. Après les évocations guerrières, voici les premiers villancicos autochtones. Les percussions de tiennent un rôle central dans ce répertoire aux rythmes contrastés dans lequel font preuve d'une parfaite maîtrise rythmique. Le quatuor vocal fait merveille dans les évocations burlesques et les onomatopées des villancicos les plus joyeux. Les trois voix d'homme sont particulièrement excellentes. Ce répertoire gagnerait encore avec une attitude plus libre des musiciens, comme nous y ont habitués les jeunes ensembles sud-américains qui jouent ces musiques sans l'écran d'un pupitre et d'une partition. Au milieu du programme, les Jacaras de , jouées à la guitare par le luthiste argentin , apportent une ponctuation bienvenue. L'évocation des rites barbares des Indiens par contraste avec la douceur de leur musique, comme dans le célèbre Hanacpachap en langue quechua.

Ce voyage musical sur les trace des conquistadors nous conduit aux sources d'un syncrétisme culturel et religieux dont la postérité a marqué l'Histoire de la musique plus heureusement que l'Histoire des hommes.

Crédit photographique : © Christian Glaenzer

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Toulouse. Théâtre du Capitole. 23-XI-2018. Œuvres de Mateo Flecha (1481-1553), Gaspar Fernandes (1565-1629), Correa de Arauxo (1585-1654), Juan Garcia de Zespedes (1619-1678), Juan Perez Bocanegra (1598-1631), Gaspar Sanz (1640-1710). Daniel Mesguich, récitant. Adriana Fernandes, soprano. David Sagastume, alto. Victor Sordo, ténor. Daniele Carnovich, basse. Jean-Pierre Canihac, cornet. Daniel Lassalle, sacqueboute. Philippe Canguilhem, chalemie. Laurent Le Chenadec, doulciane. Eduardo Egüez, guitare. Florent Tisseyre, percussions. Yasuko Uyama-Bouvard, orgue. Les Sacqueboutiers, ensemble de cuivres anciens de Toulouse

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