Les Moments musicaux de La Baule célèbrent Schubert
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La Baule, Grand hôtel de l’Hermitage. 16, 17 et 18-XI-2018. Œuvres de Franz Schubert (1797-1828). Jean-Claude Pennetier, Claire Désert, Emmanuel Strosser, Adam Laloum, Matan Porat, piano ; Mi-Sa Yang, Régis Pasquier, violon ; Gérard Caussé, alto ; Roland Pidoux, Yan Levionnois, violoncelle ; Yann Dubost, contrebasse ; Quatuor Ardeo
Pour cette nouvelle édition des bien nommés moments musicaux de La Baule, René Martin a choisi de poursuivre dans l'esprit de l'an dernier. Après les classiques viennois Haydn, Mozart et Beethoven, c'était donc un week-end entier dévolu à Schubert.
Il est vrai que la profusion de chefs-d'œuvre de la fin de la vie du compositeur offrait la possibilité d'un panorama très vaste, réparti en quatre concerts fleuves (plus de trois heures pour celui du samedi après-midi !). Que des chefs-d'œuvre incontestables donc, où l'on regrettera juste l'absence de sonates pour piano, d'autant que Jean-Claude Pennetier qui en est un interprète remarquable est présent. Pour le piano seul, on passera sur les Impromptus op. 90 joués sans guère de personnalité par Matan Porat pour retenir surtout deux moments musicaux par le très poétique Adam Laloum. Le piano à quatre mains, formation très schubertienne s'il en fut, est superbement servi tant par le duo Strosser-Désert que par la réunion de Laloum et Pennetier dans la merveilleuse Fantaisie D940.
Les duos pour violon et piano reviennent à Adam Laloum et Mi-Sa Yang, partenaires habituels en musique de chambre (ils formaient le Trio Les Esprits avec Victor Julien-Laferrière). La retenue et la délicatesse d'Adam Laloum canalisent heureusement la nervosité et l'acidité de timbre de la violoniste d'origine coréenne dans le grand duo et la splendide Fantaisie D934. La Sonate Arpeggione revient à Yan Levionnois, convaincant malgré quelques aigus en délicatesse avec la justesse et accompagné avec attention par Matan Porat. L'immense second Trio et le tendre Notturno sont défendus avec passion par le trio Pasquier-Roland Pidoux-Pennetier, d'un romantisme ardent et engagé. La partie la plus originale revient à Gérard Caussé qui, accompagné de Claire Désert, joue quatre lieder du Schwanengesang, dans l'étonnante transcription réalisée par Jacques Drillon, fascinant moment d'expressivité où l'alto se fait le truchement de la voix humaine. Le jeune quatuor féminin Ardeo se taille la part du lion avec les quatuors « Rosamunde » et « La jeune fille et la mort » ainsi que l'immense Quintette pour deux violoncelles avec Yan Levionnois. La jeune formation présente une homogénéité parfaite qui reflète l'intensité du travail en commun des quatre musiciennes, même si le style très nerveux et dramatique, reflet d'ailleurs de celui de Mi-Sa Yang, ici second violon, n'éclaire qu'un aspect de Schubert. Enfin, beau moment de convivialité musicale, « la Truite » mêle Caussé, Mi-Sa Yang, Yan Levionnois et Matan Porat, rejoints pour la circonstance par la contrebasse généreuse de Yann Dubost, beau symbole de ces modernes schubertiades invitées avec son talent habituel par René Martin.
Crédit photographique : © Brigitte Noirtin /Ouest France La Baule
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La Baule, Grand hôtel de l’Hermitage. 16, 17 et 18-XI-2018. Œuvres de Franz Schubert (1797-1828). Jean-Claude Pennetier, Claire Désert, Emmanuel Strosser, Adam Laloum, Matan Porat, piano ; Mi-Sa Yang, Régis Pasquier, violon ; Gérard Caussé, alto ; Roland Pidoux, Yan Levionnois, violoncelle ; Yann Dubost, contrebasse ; Quatuor Ardeo