Jean-Louis Florentz et l’orgue, un essai analytique par Michel Bourcier
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Jean-Louis Florentz et l’orgue. Essai analytique et exégétique en 2 tomes : 1 L’univers florentzien ; 2 Une tétralogie pour l’orgue. Michel Bourcier. Éditions Symétrie (Lyon). 900 p. 80 €. Septembre 2018
Après un premier ouvrage consacré à Jean-Louis Florentz et l'orgue par Marie-Louise Langlais, constitué essentiellement de témoignages, Michel Bourcier propose une imposante étude sur l'univers du compositeur et sur l'analyse de ses œuvres pour orgue.
Déjà bientôt quinze ans que Jean-Louis Florentz disparaissait. Rarement un compositeur aura occupé autant de place dans le paysage organistique contemporain. Sa musique fascine, hypnotise, éblouit… L'ouvrage, divisé en deux tomes de 400 pages environ chacun, aborde dans le premier l'univers florentzien, introduit par une émouvante préface d'Olivier Latry, et analyse dans le second son œuvre composée de quatre uniques pièces.
Le premier volume est consacré à tout ce qui a construit le compositeur : ses voyages lointains, sa foi, la musique jaillie de son instrument préféré. Comme le fait remarquer Michel Bourcier, l'art de Florentz se réclame des sciences de la nature et du merveilleux. Alors les divers chapitres apportent un éclairage sur ses inspirations au travers d'une expression très évocatrice : « De cire et d'or », un monde d'oiseaux, de rêve, de foi… La suite nous informe sur sa formation musicale depuis l'apprentissage jusqu'à l'épanouissement d'un style original et à distance des sentiers habituels. Plusieurs annexes regroupent le catalogue des œuvres de l'artiste au regard de ses voyages d'études ainsi que divers documents dont ses écrits, entretiens et travaux universitaires. Sa discographie est présentée également dans cette fin de volume. Il est à noter la présence de nombreux exemples de partitions, afin de mieux pénétrer son univers.
Le second volume s'attache à analyser ses quatre grandes pièces pour orgue. Laudes, Debout sur le soleil, La croix du sud et Prélude pour l'enfant noir sont ainsi méticuleusement analysés à partir des fondements structurels de l'œuvre. Michel Bourcier y parle de symbolique, d'allusions diverses, de danse et de sens profond voulus ou présentés intuitivement par l'auteur. Chaque œuvre demande en moyenne une centaine de pages pour l'analyse, encore une fois largement émaillées par de très nombreux exemples de partitions pour une meilleure approche de la part du lecteur. À l'étude de cet ensemble, on reste impressionné par le travail introspectif de Michel Bourcier au service de ce compositeur, rencontré dès 1985 et qui lui dédia sa pièce phare : Debout sur le soleil. On se souvient de très belles interprétations à l'église Saint-Eustache à Paris, que l'on peut retrouver dans l'ouvrage de Marie-Louise Langlais. On tient là l'ouvrage de référence et sans doute pour bien longtemps.
Le lecteur de cet imposant corpus pourra avantageusement se rapprocher d'enregistrements existants afin d'écouter et analyser à son tour, livre en main, cette musique qui n'a pas fini de fasciner les amateurs mais aussi les spécialistes. Un très beau disque de Thomas Monnet à Roquevaire rassemble son œuvre d'orgue.
Pourquoi la musique de Jean-Louis Florentz obsède-t-elle de la sorte ? Cela reste un mystère… sans doute levé en partie par la transmission d'un message venu du plus profond de son être, une espèce de passion sacrée communicative.
On a là en mémoire la célèbre phrase de Beethoven : « Une musique venue du cœur pour aller au cœur ».
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Jean-Louis Florentz et l’orgue. Essai analytique et exégétique en 2 tomes : 1 L’univers florentzien ; 2 Une tétralogie pour l’orgue. Michel Bourcier. Éditions Symétrie (Lyon). 900 p. 80 €. Septembre 2018
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