Le curieux arrangement du quintette à cordes de Bruckner par Gerd Schaller
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Anton Bruckner (1824-1896) : Quintette en fa Majeur (Orchestration de Gerd Schaller) ; Ouverture en sol mineur. 1 CD Profil Hänssler. Orchestre symphonique de la radio de Prague, direction : Gerd Schaller. Enregistrement réalisé à Prague en mai 2018. Notice bilingue en anglais et allemand. Durée : 57:12
Profil MedienGerd Schaller poursuit son archi-intégrale Bruckner en réalisant un arrangement symphonique du Quintette à cordes qui étonne par ses choix.
Lorsque Bruckner écrit en 1878, à la demande du violoniste Hellmesberger, son quintette à deux altos, il a déjà composé sept symphonies, deux sans numéros et les « grandes » symphonies un à cinq. C'est dire s'il est passé maître dans l'écriture pour orchestre et que son quintette n'est en rien l'ébauche d'une symphonie réduite à la musique de chambre mais bien une œuvre à part entière.
Dès lors, quelques tentatives pour le jouer avec un orchestre à cordes n'ont guère été convaincantes. Lothar Zagrosek par exemple s'y était essayé pour Orfeo. Gerd Schaller qui a déjà enregistré lors du festival d'Ebrach les onze symphonies, parfois dans plusieurs versions différentes (3°, 4° et finale de la 9° notamment), et s'est donné pour objectif de graver toutes les variantes et éditions successives de ces partitions d'ici 2024, année du bicentenaire de la naissance du compositeur, prend cette fois un parti assez surprenant.
Il orchestre pour un ensemble certes réduit (sans tuba, les bois par deux, les cuivres quatre-deux-trois) mais pas limité aux cordes, la partition et, de plus, se livre à une curieuse modification de la structure. En effet, Bruckner avait composé un scherzo placé en deuxième position et qui suivait la forme classique et tripartite de tous ses scherzos : scherzo, trio et reprise textuelle du scherzo. Les instrumentistes l'ayant trouvé trop difficile à jouer et « moderne » lors de la création, il écrivit en remplacement un intermezzo à la place du scherzo, le trio central restant inchangé. Schaller choisit de conserver le scherzo en deuxième position, et d'intercaler l'intermezzo (sans son trio) entre l'adagio et le finale, aboutissant ainsi à une étrange structure en cinq mouvements, sans équivalent dans l'œuvre de Bruckner. Ce bricolage curieux et cette orchestration incongrue débouchent sur un hybride entre une symphonie (sans l'ampleur des grandes pages du compositeur) , le quintette original (mais en perdant l'équilibre des voix qui en fait le prix) et une suite en cinq mouvements… Si l'on ajoute que l'Orchestre symphonique de la Radio de Prague n'offre guère de sonorités attrayantes, en particulier des cordes à la justesse incertaine, on comprend que cet enregistrement est voué à demeurer une simple curiosité.
En complément, l'ouverture de 1863, l'une des premières tentatives pour l'orchestre du compositeur, souffre d'une lecture sans charme, loin des finesses et des échos schubertiens que savait lui donner Riccardo Chailly, le plus convaincant de la discographie, ou des grandeurs jadis suscitées par le titanesque Lovro von Matačić. Un disque insolite, mais qui n'emporte pas l'adhésion.
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Anton Bruckner (1824-1896) : Quintette en fa Majeur (Orchestration de Gerd Schaller) ; Ouverture en sol mineur. 1 CD Profil Hänssler. Orchestre symphonique de la radio de Prague, direction : Gerd Schaller. Enregistrement réalisé à Prague en mai 2018. Notice bilingue en anglais et allemand. Durée : 57:12
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A propos du bicentenaire de 2024 … y aura-t-il enfin … EN-FIN (!!!) une biographie en français de Bruckner … ? Car depuis les ouvrages de Jean Gallois (paru en 1971) et de Paul-Gilbert Langevin (beaucoup trop tôt disparu) en 1974 et hormis le « Bruckner » de Philippe Herreweghe, somme de divers textes de divers auteurs, il n’existe toujours pas de biographie digne de ce nom en langue française !!!
Anton Bruckner n’a toujours pas trouvé son « Henry-Louis de la Grange » en France …